vendredi 30 octobre 2009

Délire...

C'est fou ce délire autour de la vaccination. Je vous l'ai déjà dit, je me ferai vacciner. Sûr.

Le délire c'est pas ça. Le délire, c'est la tension qui grimpe, les bousculades à Saint-Eustache (déjà des bousculades), les vaccins qu'on n'arrivera pas à produire en nombre suffisant la semaine prochaine.
Le délire, c'est les médias qui courent comme des poules pas de tête.
Le délire, c'est de ne pas parvenir à avoir l'heure juste.
Le délire, c'est de ne pas arriver à rassurer la population. Or, c'est normal. Parce que le délire, c'est aussi que, dans nos sociétés privilégiées, on n'a pas l'habitude de sentir la menace planer.
Le délire, c'est la question: qui mène la barque? Les gouvernements?

C'est vrai que côté «système de santé», ils s'y connaissent vachement:) On est tranquille, alors!


lundi 26 octobre 2009

La question...

Tous les jours, je pense à écrire. Tous les jours, je me dis: avoir tellement écrit et ne plus avoir rien à dire.
Les élections municipales m'ennuient.
Les scandales me pèsent.
Le maire Tremblay me fait pitié. Terrible, non?
Labonté qui dit bye bye. C'est la vie!
Et Madame Harel...Je l'aimais bien madame Harel!
Collusion? La mafia? La quoi? Jé la conné pas! Jamas entendu.

Et cette phrase de Bernard Émond: Nous ne vaincrons pas!
Faut aller voir son film, «La donation». Il le faut.

Ah! oui! La grippe. Se faire vacciner? Bien sûr. Je ne sais pas vous, mais moi, oui. Peut-être que cette fois-ci on va se planter, mais faut se rappeler que le vaccin a quand même, au 20e siècle du moins, sauvé l'humanité et l'homme de son propre naufrage: la tuberculose...la polio... et rajoutez à celà tous les trucs qu'on croit aujourd'hui bénin. Gamin, j'ai vu des copains cracher du sang dans leurs mouchoirs. À cette époque, ils étaient encore en tissus, pas en papier.


Sans la science, la vie serait-elle la même? Sans la science, la même espérance?

Un mot sur le duel Foglia/Bombardier...Le baveux l'emporte sur la baveuse...Tellement qu'il lui enfile la bavette.

mardi 13 octobre 2009

CE QU'ON EST, RIEN DE PLUS...

J'écoute depuis quelques jours le nouvel album de Kevin Parent.
Je me laisse bercer; par son pays, par sa Gaspésie, par son imaginaire animalier, par son folk, par la plainte de son harmonica, par la simplicité country de ses textes. Il s'agit certes du meilleur de ses disques depuis «Pigeon d'argile». Une fois de plus, la preuve est faite: on est ce qu'on est, rien de plus...et c'est déjà beaucoup
C'est un garçon en douceur et en nuance, les deux pieds dans sa terre, dans la réalité, en dépit de certaines apparences.
Son accent? Quel accent?
Je l'entendais ce matin à la radio, chez Christiane. C'était une discussion sur la paternité. Ça m'a plu ce qu'il a dit. Un vrai papa. Quant à son fils, il est grand maintenant, pas tout à fait un homme, mais grand. Au fait, il n'était pas invité pour parler de famille et pourtant....
En gros, ça allait comme ceci:
«...Je vis un peu un deuil de la paternité; mon fils, y a 16 ans maintenant. Il découvre sa propre sexualité, sa propre autonomie, y a des 'tites cornes de chevreuils qui poussent...en gros ça se passe bien...mais je perds un peu le rapport charnel avec lui aujourd'hui...rien que je peux combler avec quelque chose d'aussi fort que quand il était plus jeune, quand je le prenais dans mes bras, que je le bécottais...y a de quoi de super beau là...mais quand la pilosité leur pogne et qu'y ont le goût des 'tites filles, c'est sûr que tu prends le siège d'en arrière...C'est correct...c'est beau...faut embrasser ça, encourager ça, mais y a quand même un vide...comment combler ce vide-là? Faire un autre enfant?...»

Dites-moi, comment ne pas aimer ce gars?
Comment ne pas aimer un type qui écrit «Besoin d'amour» pour un chum qui sort des ténèbres?

samedi 10 octobre 2009

QUELLE ADRESSE DITES-VOUS?

Je ne suis pas nécessairement fan des thrillers , de Stephen King, ni même de Senecal, mais là... J'ai adoré «5150 rue des Ormes», ce premier roman de Senecal mis en scène par Éric Tessier.
Je n'ai pas eu peur, j'ai frémis. Pas à cause de l'horreur du sujet, des descriptions, du portrait d'une famille en apparence banale habitée, en fait, par le mal.
Non, j'ai frémis devant la qualité du jeu. Le duel Normand D'amour/Marc-André Grondin d'abord. Sonia Vachon qui enfin change d'univers, tellement qu'on ne peut faire autrement que de penser à Kathy Bates.
D'Amour? Qu'est-ce qui lui est arrivé? Il suffit qu'il mette le pied sur une scène (comme récemment dans la pièce de Tremblay) ou qu'il apparaisse à l'écran pour qu'on ne voie pratiquement que lui. Pour qu'il prenne toute la place. Pour que le personnage gomme le comédien.
Quelle adresse déjà? Ah! Oui! 5150 rue des Ormes...c'est là qu'habite Jacques Beaulieu, le dernier des Justes. Et derrière sa moustache se cache, vous verrez, le grand acteur.

mercredi 7 octobre 2009

Ma fille, mon enfant...

Il y a longtemps que je ne vis plus sous le même toit qu'elle, que je ne partage plus mon quotidien avec elle. Elle est grande maintenant. Elle est une femme. 
Or, elle est partie il y a quelques jours pour un long voyage. Ça me fait tout drôle. Tout drôle de pas lui parler quand l'envie m'en prend. Tout drôle de ne pas entendre le téléphone sonner, de ne pas entendre sa voix, sa bonne humeur.
Dieu sait qu'on en a fait des voyages. Déjà,  toute petite. Sa maman, elle et moi, on partait. À trois mois, petite crevette, elle prenait son premier bain de mer. À neuf mois, elle a traversé l'atlantique. Et puis le Sud. Et l'Italie. Et les traversées en bateau. Et l'Amérique. Tantôt avec sa maman, tantôt avec moi, elle a roulé sa toute petite bosse. Ça n'a jamais cessé.
 Mais c'est la première fois qu'on sera séparé si longtemps. Qu'elle verra du pays avec son amoureux. Délicieux Carlo! Il est le calme; elle est la tempête. Il est la douceur sensible. Elle est le feu. Ils se sont trouvés. J'espère qu'ils sauront se garder, se sauvegarder, s'aimer. S'aimer longtemps.
Et comme dans la chanson de Reggiani, un jour, nous évoquerons, un rire au coin des yeux, le chat ou le poisson qui partageait nos jeux,  et nous épellerons les années de ton nom...J'espère que ce sera vos noms...plein de noms


mardi 6 octobre 2009

Que de choses...

Ça s'est bousculé aux portillons pendant tout le mois de septembre. Ça m'a rappelé qu'écrire, ne serait-ce que quelques lignes ici et là, ça prend du temps, mais aussi de la volonté et peut-être même un peu de courage. N'aurais-je rien de tout ça?

Il y a d'abord eu la fin de C'est bien meilleur le Matin, version estivale, et le retour de Je l'ai vu à la radio; les retrouvailles avec mes merveilleux camarades, haaa! Un bonheur! Et il y a eu l'accouchement de Six dans la Cité. Comme tous les accouchements, c'est un peu douloureux d'abord, mais un bonheur quand on voit enfin la tête du bébé. Et quel plaisir de se retrouver pour échanger. Ça serait encore plus agréable autour d'un bon repas. Question contenu, c'est à vous de juger...

Quoi encore? Ah! Oui! le clown! Il est maintenant à bord de la station spatiale. Un trip écoeurant, j'en conviens. Mais je doute. Je doute de l'universalité de sa démarche. Pas de sa sincérité: juste de l'universalité. Je doute moins de sa mégalomanie. On n'érige pas un empire comme le sien dans l'humilité.
Je doute aussi de l'impact sur l'eau. Mais je doute moins du spectacle planétaire. Il est fort là-dedans, le clown.
Je me demande aussi ce que Gabriel, Bono, Garou et tous les autres viennent foutre dans cette galère. C'est beau l'amitié, non? Ce dont je ne doute absolument pas, par contre: le coup de pub. Le clown est, sans contredit, le roi du marketing et de la pub. Dans ce domaine, le clown n'est pas trsite.
Cela dit, ça serait quand même bien si l'aventure de ce Tintin au nez rouge donnait quelque chose. Un petit résultat. Si les enfants du Sahel avait moins soif, et du coup moins faim.

Quoi aussi? La mort de Nelly Arcand. Je ne la connaissais pas. J'avais lu quelques un de ses bouquins, c'est tout: Putain, Folle... Je ne tripais pas outre mesure. Et là, le suicide!

J'ai un problème avec le suicide. Pas avec la souffrance, mais avec la mort qu'on se donne. Je ne crois qu'il faille tenter d'expliquer ou comprendre cet acte irréparable. Je crois parfois qu'il faut rétablir l'interdit moral face au suicide. Oui, moral, je dis bien moral. La souffrance, elle, existe. Mais dans la mort qu'on se donne, il n'y a plus rien. Rien. Rien. Pas de souffrance, pas de joie, pas de peine, pas de création, pas de génie. Il ne reste rien. Rien. Plus de vie surtout.

Et Falardeau? Foglia a tout dit. Il a dit, en tout cas, l'essentiel. Falardeau était un homme honnête. Lisez le chroniqueur sur ce sujet.
Falardeau est mort. Je l'aimais. J'ai pleuré. Je le pleure encore.

Voilà, vite fait pour le mois de septembre. On est début octobre.

À moto, bien couvert, l'automne est plus beau.

Ah! oui! Dans la mort, il n'y a pas non plus l'automne...

samedi 3 octobre 2009

Bientôt...

Faudrait bien que je m'y remette! Bientôt...oui, bientôt.

Disons que le début de saison a été un peu bousculé.

samedi 29 août 2009

LA TEMPÊTE...

Ça souflle et il pisse à 60km/h, au moins. Les arbres sont pliés en deux et la mer serait noire comme l'enfer n'eussent été des rouleaux blancs qui lui faisaient une si jolie coiffure.

Tiens, en voilà trois bien affairés qui prennent leur envol en planche à voile...

Ici, on parle de tempête tropicale. En fait, au départ, Kyle était de force 1. Or, les eaux froides du Maine ne refroidissent pas que les ardeurs des baigneurs, elles freinent aussi, en leur rafraîchissant les idées, la puissance des ouragans, ramenant ainsi Kyle un cran plus bas.

Pendant ce temps à moins de 200 kilomètres d'ici, le gratin politique envahit l'Église où seront célébrées les funérailles de Ted. Évidemment, comme ça doit être cas chez nous, les télés beurrent épais sur le dernier des trois frères Kennedy.
Faut dire que leur vie s'y prête: un roman américain des 60 dernières années, des routes pavées de drames,  de maladie, de tragédies, d'argent, d'assassinats, de douteux scandales à saveur sexuelle, des rapports ambigus avec Hollywood, de crash d'avion, de disparition en mer, de luttes politiques, surtout, qui ont changé la face d'une Amérique.

Et les obsèques ont débuté.

Pas beaucoup d'émotion affichée pendant cette cérémonie, pas beaucoup de larmes qui coulaient sur les joues des endeuillés. Peut-être que dans cette «aristocratie américaine», il est mal vu de pleurer; peut-être confond-on pleurs et faiblesse?

Faut dire que côté «je t'en mets plein la vue», on n'avait pas lésiné: Yo-Yo Ma, Placido Domingo... Et que dire de la brochette de présidents. Au fait, en passant  W. Bush, ahuri, mal aimé, détesté, avait l'air de se demander ce qu'il foutait là.

Or, deux hommes ont permis à cette cérémonie  d'outrepasser le stade des mondanités et des sermons empruntés: les deux fils du sénateurs, Teddy et Patrick. Ils ont parlé  du père. Ils ont dit haut et fort l'amour qu'ils portaient à Ted, l'homme de famille, la voix parfois cassée, les yeux mouillés...Même s'ils ont réussi à nous faire sourire une fois ou deux, leur témoignage était triste. Triste parce que mis en perspective. Triste parce qu'ils ont levé le voile sur l'intimité, les repas en famille, le marin...Triste comme il est triste de perdre son papa. Et que sa vie a laissé place au vide. 


Et ce soir, il pleut toujours sur la mer agitée même si  le vent s'est un peu calmé. Du coup, les planchistes ont replié leurs ailes.

  

 

vendredi 28 août 2009

THANKS TED...

Aujourd'hui, j'ai roulé jusqu'à Boston. Ce «Thanks Ted from the people of Massachusset», clignotait sur la 95 à l'entrée de  l'État.

La ville sans dormir, n'était pas réveillée. Elle était gelée, encore sous le choc. Des visiteurs interchangeables tournaient autour de l'obélisque du Square de la Constitution, des fleurs étaient allongées à la grille du congrès, des journalistes, micro au poing,  interviewaient des politiciens qui avaient probablement, vu la grisaille du tissu et la coupe de  leur complet,  le même tailleur.

On a mangé des Sushi sur une terrasse à deux pas des fleurs et du dôme recouvert de feuilles d'or. Et puis on a cherché un hôtel sans succès. No vacancy.Rien de disponible. Après tout c'était une des dernières journées  de ce dernier Kennedy dans son coin de pays. La sécurité invisible était toutefois palpable. Après tout, ce n'est pas tous les jours qu'un président vient rendre hommage à un sénateur inspirant.

Comme on n'allait quand même pas dormir, moi sur le guidon, et fiston sur la selle, on est remonté vers le Maine.

Ce soir, la mer est belle; grise,  certes, mais plus belle et mieux  taillée que les complets des congressmen...  


ÇA VOLE HAUT UN CERF-VOLANT...

On a dormi. On s'est levé. On a mangé. Et on est allé à la plage. C'est pas les vacances, ça? Fait ni chaud ni froid, le vent fait son boulot. Il se charge de tempérer.

Ce que j'ai fait? Rien,. J'ai posé mon cul dans le sable et j'ai regardé fiston faire voler son cerf-volant avec, dessus, une tête de mort, emblême des pirates. J'suis resté là un bon moment sans bouger, à me déplacer d'une fesse à l'autre, à observer les gens, les baleines échouées, les enfants...

Ça monte vachement haut un cerf-volant, j'avais jamais vraiment fait attention. 

 Et, las de voir mes semblables s'agiter, je me suis décidé à ouvrir le roman de Dany. Il me l'a offert au moment de sa dernière chronique estivale à «C'est bien meilleur le matin». 

Je vais m'ennuyer de Dany, de ses collaborations à «Je l'ai vu à la radio», de ses indignations, de sa façon de toujours parler de Borgès, de ses réflexions identitaires, de ses critiques impressionistes.

Or, l'écrivain doit de temps en temps savoir quitter la table des médias pour voir le monde, penser, rêver. Je le comprends.

Je m'ennuie déjà de mon frère. Alors, quand je m'ennuie trop, je le cherche et le trouve dans ses livres.

Celui que je viens d'ouvrir et qui ne paraîtra que dans quelques jours, ce bouquin au titre et au traitement parfois graves, nous présente l'homme accompli qui parle de son père mort dans la solitude  new-yorkaise, une solitude qui se vit  seulement dans les grandes villes. 

Dany qui a toujours écrit sur les femmes de sa vie, sur sa mère, sur sa grand-mère, sur celles qu'il a aimées, le voici qu'il parle  de celui qui, un jour, alors qu'il était encore petit,  est parti. Le voici qu'il parle de l'absence. 

Les premières lignes donnent le ton:

La nouvelle coupe la nuit en deux.
L'appel téléphonique fatal
que tout homme d'âge mûr
reçoit un jour.
Mon père vient de mourir.

Il ne fallait que cela, ces quelques mots, guère plus. Sur le bord de cette mer froide, l'hameçon a traversé ma tête et mon coeur.

Et on suit le héros pas à pas, ce héros qu'on sait être lui. Il parcourt la route de l'exil, celle  de ce père journaliste, qui a fui un système, quitté famille, patrie et son île, pour une terre peu désirée et que tant d'autres ont tant qualifié de rêve américain. On a les rêves qu'on veut et la vie qu'on peut. Ce n'est pas de cela quil rêvait, Windsor. Et il est mort, tout seul, dans un appartement de Brooklyn.

Cette mort du père, il faut bien aussi l'annoncer à la  mère, mais cette fois, la nouvelle ne déchirera pas la nuit. Le personnage ira la porter, même mauvaise,  jusqu'à elle, profitant de l'occasion et de l'acuité que procure le deuil, pour autopsier Port-au-Prince.

Cet énigme du retour, c'est Laferrière, tout Laferrière, encore Laferrière; le Laferrière qui a lu Césaire à 15 ans; Le Laferrière qui marche, doucement, mais qui marche toujours. Le Laferrière de l'identité. Le Laferrière badin. Le Laferrière écrivain.

La glace brûle
plus profondément
que le feu
mais l'herbe se souvient
de la caresse du soleil

Les mots de Dany, finalement, vole plus haut que tous les cerf-volants...










jeudi 27 août 2009

LE JOUR DE LA MORT DU DERNIER DES KENNEDY...

Le blog, on l'écrit pour soi ou pour les autres? Ça reste quand même LA question. S'il doit devenir l'arme du journaliste citoyen, c'est sans contredit pour autrui qu'on l'écrit. 
Mais s'il est confidence, journal plus ou moins intime, récit de voyage, s'il n'est qu'une trace de nous-même et de notre petite vie, il est pour qui, le blog? Y a-t-il, là, pertinence?

J'ai écrit sur ce doute à l'époque où j'étais  chroniqueur dans un journal ce qui m'a attiré les foudres de bon nombre de bloggers. C'était une autre vie.  N'empêche que je me pose toujours la question.

                                                                 • • •

Tout ça pour dire que fiston et moi avons enfourché la moto et quitté la maison mercredi matin.  Direction la côte Est américaine. On a bien dû rouler près de neuf heures, peut-être même un peu plus puisqu'on est arrivé à destination vers 20 heures. Une température idéale pendant tout le voyage;  un ciel bleu tapissé de nuages pâles et vaporeux qui rendait le  Vermont, cet État vert, encore plus vert.

Un peu chiant quand même cette histoire récente de présentation de passeport à la douane. D'ailleurs, le douanier, même s'il avait l'air d'un enfant  chanepan ou d'un jeune tueur-à-gage dans un film de série, avait l'assurance arrogante que lui conférait sa fonction voire son pouvoir. 
 
C'est ça vieillir finalement: réaliser, un jour, sans qu'on s'y attende, que les douaniers, les policiers, les joueurs de hockey...sont  des gamins qui jouent aux hommes.

Celà dit, il n'a quand même pas été trop chiant, monsieur l'agent. Vérification de papiers. Nuovo, va pour Nuovo. Petitclerc, va aussi pour Petitclerc. C'est quand même là qu'il m'a demandé qui était fiston. Pour faire vite et simple, j'ai répondu: mon fils. Devinant la perplexité dans son regard caché derrière ses Ray Ban, j'ai ajouté par souci de précision: le fils de ma femme.

-Est-ce que vous avez une lettre qui vous donne l'autorisation de quitter le pays avec lui? qu'il m'a dit.

Heureusement, on y avait pensé.

Je lui ai donc présenté la fameuse lettre qu'il a fait semblant de décrypter puisqu'elle était écrite en français. Mais ce qui l'intéressait, c'était surtout la signature de la maman. Or, la maman s'appelle Yale. Double perplexité de monsieur le douanier. 

Alors, le beau-père: Nuovo. Le fiston: Petitclerc. Et la maman: Yale. 

Même en français une chatte y perd ses chatons, non? Imaginez un officier des douanes et de l'immigration... 

-Allez-y, roulez, a fait le gardien du temple américain qui n'avait de toute évidence pas envie de chercher dans cette litière-là.

Au fait, le gigantesque drapeau qui marque l'entrée sur la terre de l'Oncle Sam était en berne. Le dernier des Kennedy était mort dans la nuit; et comme titre d'aujourd'hui les journaux: fin d'une dynastie.

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Et on a avalé la 89. Bon, on ne l'a pas vraiment  toute avalée; un petit bout seulement, jusqu'à Burlington, et après Montpelier, la capitale. On a longé en hauteur le majestueux lac Champlain sur lequel jadis naguère j'ai beaucoup navigué.

Et on a bifurqué vers la 302 . Laissant le Vermont derrière nous, on s'est enfoncé dans le New Hampshire, tout aussi verdoyant. En glissant sur la route qui longeait la rivière, j'ai eu l'impression qu'elle cherchait son lit pour, elle-aussi, s'y coucher.

À Bethléem, pas d'enfants Jésus. Bizarre d'ailleurs ce Bethléem  en plein milieu du New-Hampshire, pas très loin de Berlin et encore moins loin de Lisbon. Un village de villégiature où on croise régulièrement des résidents hassidiques de New-York ou d'Outremont. 

À chaque fois que j'y passe, je me demande comment ils ont déniché ce coin de pays, porte d'entrée des Twin Mountains et du majestueux Mont-Washington. C'est plus géant encore à moto. Comme si les montagnes en imposaient davantage. Comme si, telle la mer rouge, elles s'étaient ouvertes pour laisser passer un  peuple.

Putain, c'a quand même été long. Une longue balade parce qu'on a choisi la majesté de la petite route plutôt que le speed de l'autoroute. Or, une fois à North Conway, petite ville sortie directement d'un dessin animé, ça sentait déjà la mer. Pour qui bien sûr a un bon odorat et l'envie d'arriver au plus sacrant.

Fiston m'a une fois de plus épaté. Ce n'est pas la première grande randonnée qu'on se tape ensemble, mais huit heures, neuf heures de moto «sans se plaindre» comme dans la chanson, c'est long longtemps. Et y a des limites à ce qu'un cul de 10 ans peut endurer sur une selle.

 Lui, il était tranquillement installé à l'arrière et il ne pipait mot. Jamais. Je le voyais dans mes rétroviseurs. Il rêvassait. Il jouait. Dans le vent, ses mains lui servaient de cerf-volants.

-Qu'est-ce que t'aime tant dans la moto, garçon?

-J'sais pas (à cet âge-là, ils croient toujours ne pas savoir, or ils savent très bien). C'est la liberté, je crois. On n'a pas de ceinture. Et pas besoin d'ouvrir les fenêtres parce qu'on a mal au coeur.


lundi 17 août 2009

LE GONDOLIER ET SA FIANCÉE

 Il pleut et il vente et il y a un avertissement d'orages violents. Pas tellement que ça me réjouisse, mais c'était inévitable. Depuis quelques jours, l'air n'était plus de l'air. L'air n'était qu'humidité.  Maintenant, il pleut. Une pluie tropicale. Dix minutes; à peine de quoi déchirer la nappe de brouillard, rafraîchir l'atmosphère et permettre au soleil de  réapparaître.
L'automne en été. Les Caraïbes à la fin aôut. Et l'hiver qui, un jour ou l'autre, se montrera le bout du nez; seule certitude. En fait, il y en a deux: la neige et la mort. Quel curieux pays!

                                                                              * * *

Et dans quatre jours, je retourne à mon micro du samedi après neuf semaines au matin. Ça aussi, c'est un signe que l'été s'achève. Un peu comme la rentrée des classes finalement. Et je n'ai pas vu le temps passer, à la façon d'Aznavour.

«Aux mille questions que se pose, mon esprit déjà perturbé, seule une réponse s'impose, je n'ai pas vu le temps passer».

Bon signe, non?  Mieux, beaucoup mieux que de  traîner l'aube telle un boulet.


                                                                             * * *

Un été de mariage aussi: un en juin et un autre  en août, comme pour ouvrir et fermer la saison des amours. 

Samedi, sous un soleil de plomb et un mercure qui frôlait les 33 degrés, nous avions été conviés sur le bord de la Rivière du Nord. C'est là qu'avait lieu la cérémonie. C'est l'endroit qu'avait choisi, après 17 ans de passion non dissimulée, Maurice et Sylvie pour unir leur destinée. Pas devant Dieu, seulement devant les hommes.

On se serait cru un dimanche à la campagne. Toutefois, nous n'étions pas en 1912 comme dans un film de Bertrand Tavernier. L'ambiance champêtre, le  plaisir  simple, le bien-être. Il n'y avait personne, là, en cet après-midi, au crépuscule de sa vie. Il n'y avait personne-là, du moins en apparence, d'aigri.

Et pendant qu'on attendait dans l'herbe et qu'on sirotait un petit blanc, on les a vus les nouveaux mariés. Ils remontaient la rivière. Pas en canot, ni en chaloupe. Non. Maurice, ce merveilleux fou romantique, cet artiste débridé, ce petit bonhomme qui aurait pu être un contemporain  de Monnet, cet impressionniste qui voit la vie en tache de couleur (Croyez-moi, je pèse mes mots), ce Maurice, donc, avait construit au cours des dernières semaines, de ses mains caleuses, une gondole pour emmener sa bien-aimée et lui prêter serment d'éternité. Faut le faire.
 
Une gondole, je vous dis, construite à partir de plans d'origine qu'il avait déniché je ne sais où. Une vraie gondole, toute noire, avec de la peinture d'or en guise de maquillage , une gondole au nez fier et hautain comme celles qui glissent sur les canaux vénitiens et qui passent sous les ponts où soupirent les amours . 

Maurice était le gondolier et Sylvie, la princesse de la journée. Ils ont accosté au quai assemblé pour l'occasion; elle, étendue de son long dans une robe qu'il lui avait cousu de ses mêmes mains de charpentier. Il emmenait à bon port sa fiancée aux cheveux d'or. C'était la passion qui glissait sur l'eau. Et Mariano qui chantait la belle de Cadix aux yeux de velours, tchiki-tchiki-tchik aïe, aïe, aïe....

Le notaire qui aurait très bien pu être un curé, les attendait. Nous étions tous là,  membres de la famille,  amis, enfants,  sous les saules et les peupliers, prêts à témoigner d'une douce réalité.

Ils se sont lus des mots du coeur, ont revu leur vie sur du papier noir sur blanc que la magie du moment avait relevé de  couleurs.

Et la soirée fut délicieuse, si douce; une soirée d'où émanaient des parfums d'herbe à peine humide, d'amitié et d'amours consacrées. 

C'était beau. C'était bon.  Nous étions bien.  Ce samedi soir, sur le bord de la Rivière du Nord, le bonheur avait choisi, un court moment, de s'arrêter.



mardi 11 août 2009

LE GÉANT AUX COURTES JAMBES...

Quelle paresse! Aujourd'hui, je suis Africain, Haïtien peut-être; voilà, je suis  Dany Laferrière, la couleur de la peau et le talent en moins.
Je déambule; lent, accablé par une trop rare chaleur. Alangui. Prêt à rêver; à tout, mais surtout à rien.
 Je suis pas à pas le chien Clovis qui grandit, par ailleurs, et j'attends qu'il se couche. Ce qui ne tarde pas. Et je me couche aussi.


Ça fait des jours que je me botte le cul pour écrire quelques lignes... Je ne dois pas botter assez fort.


Et v'là qu'aujourd'hui, il fait chaud, vraiment plus chaud qu'à l'ordinaire. Drôle de pays, l'été qu'on attend depuis le 21 juin est là, enfin. La cigale chante depuis quelques jours. Si, si, je l'entends. Nous sommes mi-août et elle chante. Or, on ne l'a pratiquement pas entendue de l'été. Il faisait trop froid, trop humide pour la cantatrice; déjà qu'elle est chauve, l'abondante pluie l'a rendu aphone.


Aujourd'hui, toutefois,, elle chantonne; comme si elle s'était soudainement souvenue des délires animaliers de Jean de La Fontaine et de sa fourmi.



«Vous chantiez? J'en suis fort aise et bien dansez maintenant».



Cigale, tu peux dormir tranquille. Vrai, la fourmi n'est pas prêteuse, mais nul besoin de quémander cette année. T'as pas bossé, mais t'as pas non plus beaucoup chanté.


                                                                         • • •



C'est l'histoire d'un gamin à La Ronde ou d'un géant aux courtes jambes.

Gamin rêvait du parc d'amusement comme tous les petits de son âge rêvent d'émotions fortes. On n'y échappe pas. Faut les y emmener au moins une fois chaque été. Le paradis des enfants est parfois l'enfer du parent.



Gamin, donc!

 C'était sa journée. Enfin. Les manèges l'attendaient, surtout le gros-là, l'immense devant lequel des centaines de kids comme lui faisaient la file. Un manège énorme, monstrueux. L'altitude d'abord, la lente ascension et l'interminable chute dans le vide à vitesse grand V. Une telle descente que ça vous chatouille le bas du ventre. Voyez, ce que je veux dire.



C'est la première fois qu'il peut officiellement y grimper et enfin goûter à l'aventure. La première fois qu'il est assez grand. Il le sait parce qu'avant de s'enfoncer dans la longue queue qui le mènera là- haut, plus loin, Gamin a bien pris soin de se mesurer à l'étalon d'accès.


-«Bon, a dit le gardien, tu peux passer».


Gamin était si fier, si heureux. Et comme les autres, il s'est mis en ligne. Il était prêt à tout, même à attendre deux heures sous le soleil pour enfin grimper dans un des wagons du train de l'enfer.


Avec son copain, Gamin a donc pris place. C'était bien sûr la cohue; les cris de joie, de nervosité, de peur. En s'assoyant dans le wagonnet, Gamin était enfin aux portes du plaisir. Vous savez, celui qui vous chatouille le bas du ventre. Il avait tant attendu. Tellement  d'années.

Comme il se doit, le préposé est passé de chariot en charito pour abaisser la barre de sécurité. Gamin et son copain  frétillaient. L'employé  a descendu la garde pour tout d'un coup, sans regret, ordonner à Gamin de sortir de son siège et de redescendre parce qu'il n'avait pas la taille nécessaire pour ces folles montagnes. 

Gamin ne comprenait rien.  Il a rétorqué au responsable qu'il devait se tromper, qu'il s'était mesuré à l'étalon, en bas, avant de faire la file, avant  d'attendre deux heures.

Rien pour ébranler le mis-en-charge.

-Non, tu n'as pas la taille; quand tu es assis, tes pieds ne touchent pas le sol.

Gamin n'y comprenait toujours rien. Ça se bousculait dans sa petite tête. Comment se pouvait-il qu'en bas du long escalier, il était assez grand pour se lancer dans le vide et qu'ici, à deux pas du but, il était devenu trop petit.

Inflexible, sans compassion pour Gamin qui, vous imaginez bien, réprimait ses larmes, le détenteur de petit pouvoir, tel un général sans coeur, a montré la sortie à Gamin qui, la tête basse, est redescendu, seul, beaucoup plus vite qu'il n'était monté, ne saisissant surtout pas qu'il avait un long torse et de courtes jambes. 

Comme quoi, même géant,  on peut être petit. 
  

mercredi 5 août 2009

VROUM-VROUM

Je n'ai rien contre la F1, mais ça ne me fait pas triper outre mesure. Voir des voitures qui tournent en rond ou presque m'ennuie un peu. Peut-être que si je pilotais...
Or, je ne pilote pas.
Je n'ai rien contre la F1, je le répète, mais j'en ai un peu contre les diktats de Bernie, ce vieil homme de 79 ans qui fait la pluie et le beau temps dans le monde de la course automobile.

Oui... non... j'sais pas... j'm'entends pas avec Montréal, ni avec Legault, ni avec la Ville, Québec et Ottawa et patati et patata...

Il fait suer tout le monde (surtout ceux qui aiment la course) pendant des mois, déménage le Grand Prix au bout de la planète; ça ne marche pas comme il le souhaite, le public en Turquie, par exemple, n'est surtout pas au rendez-vous...Et v'là-tu-pas Bernie qui tente rebelotte, se ramène et fait un appel du pied gros comme un bras à Montréal.

Coquin et un peu baveux, il passe son message par la bande -la bande étant ici un journal spécialisé- annonce un retour de la F1 pour 2010 à Montréal et parle d'une entente de principe de sept ans entre lui et les négociateurs québécois, bla, bla, bla...

J'sais pas si tout celà est vrai. D'ailleurs, je m'en fiche un peu. Ce qui m'emmerde: notre façon de ramper devant ce Andy Wahrol du vroum-croum en voulant donner l'impression qu'on est dans le coup.

Évidemment, y a les retombées économiques pour Montréal, pour le Québec. Étrangement d'ailleurs, leur évaluation est  passée, sans trop savoir comment, de 74 millions de dollars à quelque 100 millions. Bof! Je pige rien aux chiffres! Aux négociations non plus d'ailleurs.

Ce que je sais, pas contre, c'est qu'il faut parfoir se tenir debout et que même le fric ne justifie pas qu'on se mette à lécher des bottes. Un peu de dignité, bordel!


  

lundi 3 août 2009

LA GUERRE, LA GUERRE PAS UNE RAISON POUR SE FAIRE MAL...

Deux soldats de la base de  Valcartier sont morts ce week-end. Soixante-quatorze en juillet. Un été meurtrier, comme dans le film de Becker. Cent-vingt-sept en tout depuis le début.  Et quand on voit les commentaires comme celui publié ce matin à la Une du journal Le Devoir, quand on nous dit que le pire est à venir, on se demande quand tout ça va se terminer, si ça va, un jour, se terminer et surtout qu'est-ce qu'on fait là-bas? Vraiment. 
Du bien? Je doute. La route est toujours trop courte  quand la mort est au bout.
Le Canada prévoit un retrait en 2011. C'est  loin 2011. 

Avez-vous vu la tête d'un des deux militaires qui a crevé samedi? Un enfant; 23 ans. Quelques heures avant de mourir, il a écrit un mot sur son blogue. Il lui restait deux mois de mission. Il avait hâte de rentrer au bercail. Raté. Plutôt qu'un rendez-vous avec une vie qui aurait bien pu être longue et belle, il a trouvé une mine sur son chemin. Si vous voulez, appelez-ça le destin. 

Quoi? Que dites-vous? Vaut mieux vivre un jour comme un lion que cent jours comme une brebis. Quel est le con qui a dit ça? Et encore faut-il savoir pourquoi. Au fait, le con, c'était Mussolini.  Belle référence que celle d'un type qui a fini, pendu tête en bas, tel un cochon.

 Jordi Bonnet l'a gravé sur la murale du Grand Théâtre de Québec: «Vous êtes pas tannés de mourir bande de caves? C'est assez!»

Est-ce que Péloquin est allé trop loin, trop fort? La phrase a fait scandale. Or, elle est restée dans les annales.

 Il est certain  que le poète ne pensait ni à l'Afghanistan, ni aux soldats de Valcartier. On était en 1970. Ou bien était-ce 1969?

Depuis, Pélo a beau avoir dérapé plus souvent qu'à son tour et, xénophobe plus souvent qu'autrement, il a quand même eu ce jour-là un trait de génie. 

Toujours est-il. Vous êtes pas  tannés de voir mourir nos enfants, bande de caves? 

S'il faut choisir vraiment sa guerre, je préfère encore celle des boutons d'Yves Robert.

Au fait, combien de jeunes soldats basés à Kandahar  se disent aujourd'hui comme le Petit Gibus: «Si j'aurais su, j'aurais pas venu»






UN NOM

Finalement, il s'appelle Clovis. Comme le premier roi de France. 
Pourquoi? Aucune idée. Il a une gueule à s'appeler Clovis, je crois. C'est tout. Pour le roi, on repassera...


mercredi 29 juillet 2009

Y MOUILLE!

Je crois qu'il essaie de s'habituer à ce nom de philosophe dont on l'a affublé. Socrate: le premier des philosophes occidentaux. Devrait-il en être flatté?

Bon d'accord, il était humble, Socrate. Humble et amoureux de la sagesse. Ça peut à la rigueur lui ressembler. Un petit côté guerrier aussi. C'a duré un moment. Un «discutailleux», un philosophe qui ne lâchait pas, jamais.

S'il vous arrêtait dans une rue d'Athènes, par exemple, et qu'il se mettait à vous causer en vous  bombardant  de questionnements barbants, il semait le doute, inévitablement,  comme le paysan, lui, sème, son blé. Et vous rentriez chez vous tout fucké.

Pourquoi Socrate? À cause de sa gueule de sage? Va pour la gueule qui laisse croire qu'il réfléchit, mais sinon...

En plus, ce philosophe qui n'a jamais écrit une seule ligne, mais qu'on dit être le premier philosophe occidental, a été condamné à mort par le tribunal populaire et condamné à boire la cigüe. Paraîtrait qu'il a été reconnu coupable de corrompre de jeunes gens, de jeunes esprits, de ne pas croire aux dieux.

Il ne croyait pas, il doutait. Il doutait de tout sauf de sa mission de pousser les autres à douter.

Aujourd'hui, on l'aurait qualifié de libre penseur. C'était une sorte de Bourgault qui a préféré la mort à la trahison de sa pensée. J'sais pas si, comme Socrate, Bourgault aurait choisi la mort? Probablement pas. Mais il n'a pas eu non plus à choisir entre boire la cigüe et renier sa pensée, lui.


Finalement, il avait compris pas mal de trucs, le philosophe. Déjà en refusant de croire aux dieux, préférant éclipser Zeus et ses copains pour  leur substituer de nouvelles divinités, telles les Nuées qui faisaient, selon lui, tomber la pluie.

Y avait-tu compris, vous pensez? Y en est-tu tombé de la pluie? Y mouille-tu à vot' goût?

En tout cas, raz-le-bol les ondées, les averses, les orages?

C'est pas Socrate qu'on aurait dû l'appeler, c'est Noë.

D'ailleurs, petite précision, entre le moment où j'ai commencé à écrire ces lignes et la fin, il ne s'appelle plus Socrate. Ça va plus. Décision du conseil familial.

Coooompliiiqué!



 


   

lundi 27 juillet 2009

ME V'LÀ!

Je suis arrivé à la maison  11 ans, jour pour jour, après  l'aveu  de Monica Lewinsky  au procureur Kenneth Star. Ce jour-là, un peu obligée quand même, la stagiaire a reconnu, contre une garantie d'immunité, avoir aspiré la substantifique moelle du président Clinton.

Bill, lui, deux jours plus tôt, avait déclaré à la presse, en regardant les caméras bien droit dans les yeux, qu'il n'avait pas eu de relations sexuelles avec cette femme. «I did not have sexual relations with that woman», avait-il dit.

C'est donc entre le 26 et le 28 août 1998 qu'on a compris que la pipe et la baise étaient deux choses bien différentes.

Ce que celà a à voir avec mon arrivée à la maison? Rien, c'est comme ça, c'est tout. C'est arrivé, ce jour-là. C'est arrivé près de chez vous.

En fait, si je tiens à être totalement précis et transparent , sachez que j'ai mis la patte dans la maison du  Chemin des Couleurs,  le 27 août 2009 donc entre le 26 et le 28, à califourchon sur ces deux dates, ma foi, non sans importance.

Pourquoi cette référence? Pourquoi pas? Cette histoire  de cigare non consommé et de tache non nettoyée en vaut bien une autre. Et  n'a-t-elle pas secouée de haut en bas l'Amérique jusqu'à ce qu'elle crache sa morale.  

Bon évidemment, j'aurais pu choisir autre chose. Par exemple, l'arrestation de ce monsieur Earl Jones qui comme ses petits copains Lacroix, Madoff et autres, a fraudé et floué ses pairs  en les détroussant comme des bandits de grand chemin. Encore que les voyous ont souvent plus d'honneur et d'éthique dans le métier et sa pratique.

À dire vrai, ce monsieur n'a pas été arrêté. Après avoir tenté la cavalle, il s'est rendu, d'abord chez son avocat et ensuite à la police. Plus sûr. Moins risqué en tout cas que de rencontrer seul, dans une ruelle, un type qu'il a  salement entubé.

Bizarre quand même tous ces cols blancs qui abusent de leurs frères humains,  les appauvrissent et s'en fichent. J'suis content d'être un chien.

Au fait, Je m'appelle Clovis. Un nom lourd à porter, j'en conviens, le nom d'un roi de France  pour une bête comme moi, toute petite encore, mais qui deviendra grande ou plutôt grand. Oh! bien plus grand que vous ne le croyez.

 Jadis naguère, il y a très longtemps, à cause de ma taille, mes ancêtres chassaient le loup, l'élan et l'ours. Aujourd'hui, me direz-vous, ni l'élan ni l'ours et encore moins le loup ne courent les rues. Or, je suis toujours là. Les envahisseurs celtes m'ont emmené avec eux en Irlande. D'où ce nom «Irish Wolfhound». Appréciés pour leur courage et leur  puissance, mes vieux ont même combattu les fauves dans l'arène de Rome sous le regard admiratif de l'empereur et de la plèbe. À cette époque on voyageait vachement. 






 J'étais un guerrier , un imposant guerrier.

C'est vrai, j'ai bien failli disparaître de la surface de la terre alors que disparaissait la noblesse d'Irlande. Eh! oui! J'ai une gueule de vagabond.  J'suis pas très beau pour les uns, un peu bizarre pour d'autres. Un bum de bonne famille, quoi! Je suis à moi seul le jeans et le smoking, le voyou et l'élégance, la belle et le clochard. 

J'ai l'air de me vanter comme ça, mais je suis unique. Vraiment! Déjà, je suis le plus grand chien du monde. C'est pas rien. 

 Combattre encore ? Pourquoi? Gentil géant, il me suffit de montrer le bout du nez plutôt que la pointe des dents. Docile, je ne suis pas servile. J'aime inconditionnellement. Qu'est-ce que vous voulez de plus?

Comment je sais tout ça malgré mon tout jeune âge? C'est mon héritage. C'est mon bagage. 

Maintenant, attendez que je vous raconte la vie de mes maîtres; de curieux zigotos... 

dimanche 19 juillet 2009

Le fameux petit pas...

Dans quelques heures, ça fera 40 ans que Armstrong a mis le pied sur la lune en prononçant sa célèbre phrase.
Quarante ans! Ça fait un moment quand même! À part le symbole qu'en est-il resté? Quelques photos, le cliché de l'empreinte d'un pied, des images retravaillées, une mer de la tranquilité toujours aussi paisible, une mare lunaire témoignage d'un impact qui dût être assez costaud.

Peut-être que la plaque signée par le président Nixon est toujours -là. Quant au drapeau américain, il n'a pas résisté au décollage de l'Aigle. 
Le  commandant de ce fameux Aigle, le module lunaire d'apollo 11, Edwin Aldrin,  l'avait pourtant posé en douceur.

Or, le premier choc n'a pas été l'allunissage, mais bien le déroulement de l'échelle qui, allez savoir comment, était trop courte. On va sur la lune, on se pose  à peine à sept kilomètres du point prévu, mais on se gourre sur la longueur de l'échelle. Armstrong a donc sauté. 

Ses premiers mots ont donc probablement été quelque chose du genre: «What the fuck is that. I flew to the moon and now I have to jump; the lader is too short». 
Évidemment, ça n'aurait pas été très correct.

Je me suis toujours demandé d'ailleurs si la fameuse phrase, vous savez: «un petit pas pour l'homme...» était de lui  ou plutôt d'un spécialiste en relations publiques de la NASA qui a sombré dans l'oubli.

Il est arrivé des tas de trucs amusants pendant cette aventure. Bon, Neil Armstrong a été le premier à marcher sur la lune. D'accord. Il a parcouru, dit-on 250 mètres en deux heures trente environ.

Mais Aldrin, lui, l'a suivi. Aldrin. L'histoire veut que, lui,  ait été le premier à pisser là-haut. C'est pas rien, même dans une combinaison d'astronaute. Une petite pisse pour l'homme, mais une mer d'apaisement pour l'humanité. Il aurait pu dire ça, Aldrin.  




Et puis, ils sont remontés dans leur Aigle, avec des cailloux et des souvenirs dans les poches en espérant repartir peinards vers la terre. 

Au fait, dites-moi pourquoi on ne parle jamais du troisième mousquetaire, Michael Collins, le pilote du module de commande? Était-il une tache? Il a fait le voyage comme les autres après-tout, mais, non,  il n'a pas marché sur la lune comme Tintin, Neil et les autres. Il est un peu passé dans le beurre, Collins. Tout ça pour ça et c'est ça qui est ça, comme le chante l'artiste.

Les trucs amusants alors? Ah! Oui!

Il restait seulement 16 secondes de carburant  quand l'appareil s'est posé. Vrai. Le 21 juillet, une sonde soviétique Luna 15 s'est effouaré sur la surface lunaire après je ne sais combien de révolutions. Z'avaient l'habitude des révolutions, les Soviets.

Quoi encore? Au moment de repartir, Aldrin a cassé l'interrupteur permettant de démarrer l'appareil, heureusement qu'il avait un stylo pour enclencher le bouton poussoir. Vrai aussi.

Toujours est-il que, dans quelques heures, ça fera 40 ans que l'Homme a marché sur la Lune. Quarante ans que Neil Armstrong a sauté en bas de son échelle.

«Un petit pas pour l'homme, mais un grand pas pour l'humanité».

Et si, en bon humain, à quelques semaines du plus grand Pop festival de l'histoire, à moins d'un mois de Woodstock où 300 000 hippies flyaient, Neil Armstrong avait juste dit:

«Hey! man, it's fucking cool!» 
 

 

le goût...

Y avait longtemps qu'on n'avait pas fait les magasins en famille. Ce week-end, on a passé quelques heures à fouiner. Une petite robe ici  pour jeune fille, un chapeau-là pour jeune homme. Un pull peut-être? Non, pas un pull. Une cagoule alors?

 Et pour Principessa? Toujours un peu compliqué  Principessa? Pas pour rien qu'elle s'appelle Principessa? Des baskets? Oui, des bleus? Merde pas la bonne taille! Compliqué les princesses, Hein? Des Converse sans lacets, alors? Elle n'aime pas. Ceux à carreaux?

Et ç'a continué une bonne partie de l'après-midi. Jusqu'à ce que,  prenant une vendeuse à témoin, Principessa fasse remarquer:

-Ma fille dit que je n'ai pas de goût.

Ce à quoi Béatrice a répondu avec tact et diplomatie :

-Ben non, maman t'as du goût, t'es juste pas dans les bonnes années!


vendredi 17 juillet 2009

Visa...

Bizarre quand même cette histoire de visa réclamé par le gouvernement canadien pour les Mexicains et les ressortissants de la République Tchèque et tout particulièrement les Roms, les Romanichels, les gitans, les tziganes...appelez-les comme vous voulez.
Trop vite. Trop peu d'explications. 
L'intérêt dans toute cette histoire...
Dans le cas de la République Tchèque: La réponse de l'Union Européenne qui songe à exiger un visa à tous les Canadiens voyageant dans les pays d'Europe. On laisse planer une folle menace.




Dans le cas du Mexique: exiger des diplomates et des politiques canadiens un visa pour entrer chez eux, mais pas de visa pour les touristes.
En d'autres mots, dans un cas comme dans l'autre, la réponse à une décision aussi rapide que irréfléchie du Canada: l'ironie et le cynisme.
Quelle belle arme contre la bêtise!
Heureusement qu'on n'est pas le 1er avril...




mardi 14 juillet 2009

MÉNAGERIE, LA SUITE...

Si j'ai le moral? Bien sûr que j'ai le moral.

L'hiver s'est terminé en mai, l'été n'est jamais vraiment arrivé. Depuis juin, les jours où la température est passée au-dessus de 28 degrés se comptent sur le bout des doigts. En juillet il est tombé 87mm de pluie, le record est de 91mm et nous ne sommes qu'à mi-mois.

 En week-end, il a tellement plu qu'un tronçon de l'autouroute  s'est affaissé. La dernière fois que j'ai vu ça, c'était au Vénézuela près d'un bidon-ville juché à flanc de montagne. Ce matin quand j'ai quitté la maison à moto pour aller au boulot, le mercure était gelé à 5 degrés. Je vous rappelle au passage que cinq degrés  de moins et il neige. Aujourd'hui, le journal La Presse fait sa Une peu encourageante sur l'été de merde que nous vivons. Et on dit que ça ne «s'amieutera» pas au cours des prochains jours.

Si j'ai le moral?  Ça plane pour moi. J'ai dit pour moi.

Le chien Lupin, a les boules. Il est dehors, il flotte. Il rentre,  il dort. Il fait la moquette qui n'a rien de coquette devant la porte  en ayant l'air de se dire que ça va bien finir par passer. Quand il en marre, mais vraiment trop, il s'installe au salon, dans mon fauteuil,  un verre de scotch dans une patte et un cigare à la gueule. Ça lui donne une contenance. 

Pendant ce temps, Che, le perroquet, regarde la pluie tomber à travers la porte-fenêtre de la cuisine en répétant  ad nauseam «beau garçon, Che...beau garçon , Che...». Y a quelques variantes. Il appelle, par exemple, Lupin, désespérément. Lupin...Lupin...Et Lupin, lui,  ne répond pas, bien sûr. Pôvre Che, il s'ennuie de sa forêt équatoriale, de Fidel et de son rêve révolutionnaire. 
Tiens, en passant j'ai vu le film de Soderberg, hier, avec Benicio del Toro dans le rôle qu'aurait dû tenir mon perroquet. Ouf! J'adore le romantisme à la Guevara, mais honnêtement, j'ai trouvé l'exercice un peu laborieux. Et ce n'était que la première partie. Heureusement que mon Che à moi n'a rien vu tout celà sinon... Sinon, il se serait envolé pour la Bolivie, histoire d'y finir sa vie.

Y a aussi Pépino, dans son coin.  Pépino, c'est le cochon d'inde. Il aime bien Aznavour, Pépino. C'est l'artiste de la maison.
 Alors, il chante:
 «...Et moi dans mon coin, si je ne dis rien, je remarque toutes choses...et moi dans mon coin, je cache avec soin, cette angoisse qui m'étreint...»
Eh! oui!,c'est un angoissé comme bien des artistes, Pépino. Cela dit, quelqu'un peut-il me dire à quoi ça sert un cochon d'Inde. C'est vulnérable, inoffensif, ça couine de bonheur quand on lui offre une carotte, et ça chante.

Patof, lui, c'est le monstre, le lézard, le Jim Morrison de la maison. Attendez que je retrouve le nom. C'est ça, un Euromastic du Mali, une sorte de bête préhistorique qui, dit-on,  peut atteindre 60 cm. Godzilla, dans un aquarium qui se fait bronzer à la lampe chauffante toute la journée, qui dort sous une pierre, qui rampe dans le sable et qui bouffe de la salade et des criquets.  Ne me demandez surtout pas ce qu'il pense. Il m'ignore.  Quand l'envie lui prend de discuter, c'est  toujours avec Béatrice, jamais avec moi. Je crois qu'il ne m'aime pas.

Passons sur les poissons, restent les chats. Cléo et Bulle. En fait, au dire de la genèse: au commencement Dieu créa Cléo...
Bon, ça ne s'est pas tout à fait passé comme ça, mais plutôt ainsi. Principessa, un jour, est allé chercher je ne sais trop quoi à l'animalerie. Cléo, alors toute petite siamoise aux yeux d'un bleu à faire oublier la grisaille de l'hiver était là, seule, dans sa petite cage. Elle en est tombée amoureuse. Eh! oui! contre l'amour on ne peut rein faire. 
De retour à la maison,  Principessa et les enfants s'y sont mis. La vente sous pression a débuté: elle est belle, elle est petite, elle est mignonne, j'ai pas un animal à moi dans cette maison, et patati, et patata.
Alors vous croyez quoi? Que j'ai un coeur de pierre, Eh! bien non, vous saurez. Je suis donc allé chercher Cléo. Et on est devenu copain. Moi qui n'aimait pas particulièrement les chats, je me suis laissé séduire. Elle m'a adopté tout de suite et pris, je crois, pour sa mère. Elle me collait, me léchait, ronronnait, s'est mise à me suivre partout, à s'installer sur le coin de mon bureau pour me regarder écrire et enfin s'endormir, calmement, roulée en boule. Dans ces moments-là, je me dis  que le bonheur doit ressembler un peu à cela. 

Et puis, une nuit, récemment, une de ces fameuses nuits de déluge, elle est sortie de la maison. Elle a disparu. On avait beau l'appeler, la journée, le soir, le matin. Rien. Pas de réponse. Et les jours passèrent. Et toujours pas de Cléo. 
Principessa était bien triste. Elle pleurait, se réveillait la nuit, convaincue d'entendre sa chatte.  Elle ne parlait que d'elle. N'oubliez jamais: si contre l'amour on ne peut rien faire, sachez que plus l'amour est fort plus la rupture est cruelle.

Après un un plus d'une semaine, convaincu que la nature avait eu raison de Cléo à jamais,  pour éviter qu'elle ne sombre dans une profonde dépression, j'ai offert une autre petite siamoise à Principessa. Toute petite, jolie comme tout, un chaton qui en a dedans, qui court, qui ne maitrise pas encore très bien l'usage de ses griffes tant elle est petite, mais qui attaque Lupin de front à coup de pattes et de grognements. Bulle, c'est comme ça qu'elle s'appelle, se prend dans ces moments-là pour Bagheera, la panthère du Livre de la Jungle.

Bref, tout ça pour vous dire, qu'il y a quelques jours, je fus tiré violemment de mon sommeil  au milieu de la nuit. J'ai cru au drame, à l'incompréhensible, à l'inavouable tant le réveil avait été brutal. Et Principessa qui pleurait. Eh! oui!, encore! Et qui répétait:

- «Elle est revenue, elle est revenue»
-Qui ça?
-Cléo, elle est revenue.

Ben, croyez-le ou non, après avoir traîné je ne sais où, après avoir affronté les monstres de la nuit, après avoir souffert de la faim (j'imagine) et pourquoi pas aussi de la soif, après avoir erré comme Moïse  chassé d'Égypte, Cléo(pâtre) est revenue. Un peu sale, certes, et fatiguée.

Et nous v'là maintenant pogné avec deux chattes, deux siamoises, qui étrangement, s'aiment, se lèchent et se pourlèchent.

 Bulle croit avoir retrouvé sa maman. Mignon. Quant à Cléo, digne comme une reine du Nil, elle veille sur nos pyramides.

 

dimanche 12 juillet 2009

Ah! le sport!

Un ancien quart-arrière, Steve McNair, est assassiné de quatre balles par sa maitresse.

Un boxeur est tué, dit-on, par sa femme.

Dangereux le sport! À moins que ce ne soit l'amour?

UN LONG FLEUVE TRANQUILLE, OÙ ÇA?

Attendez: aux dernières nouvelles, la femme d'Arturo Gatti serait accusée du meurtre de son mari?

Ce bagarreur qui a affronté certains des plus grands pugilistes de la planète aurait succombé aux attaques d'une frêle jeune femme de 23 ans dont il était amoureux?

Qui c'est qui a dit que la vie est un long fleuve tranquille? Et la mort alors?


LE BOXEUR

C'est vrai qu'il était spectaculaire, explosif comme disent les analystes. Sa mort, elle, est sordide: assassiné dans un condo brésilien, victime de blessures à la tête, dit-on. 
Des boxeurs au destin tragique, y en a eu quelques uns. Arturo Gatti vient allonger la liste.

Je l'ai vu se battre à quelques reprises. Une fois au Centre Bell  contre Joe Hutchinson. J'ai aussi vu son combat contre de La Hoya, puis Mayweather, et Dorin. Le pauvre Leonard Dorin, je crois, qu'il n'évaluait pas la puissance de la  machine qu'il affrontait. Un seul coup aux côtes au second round et c'en était fait.

Il était petit, cabotin et sa casquette lui donnait des airs de gavroche italo-américains. À cette conférence, ce jour-là,  il portait un débardeur. C'était pour laisser voir ses muscles, bien sûr. Il n'avait que cela des muscles, qu'il bandait dans le ring et qui expliquaient sa fulgurante force de frappe. Il savait recevoir des coups, comme il savait en donner et dans un cas comme dans l'autre, les traits du beau gosse se déformaient.

Il était aussi le beau frère de Dave Hilton. Bon, inutile de rajouter la chose à son curriculum. Pas très reluisant en soi. On choisit ses amis, comme on dit, pas sa famille.



       



samedi 11 juillet 2009

LA MENAGERIE...

 Toujours emmerdant d'écrire sur les chats. Surtout quand on est plus chien que chat de nature. Et  aussi quand on a déjà été chroniqueur dans un Journal. C'est un peu comme si Foglia avait enregistré au Québec  le brevet «chat» à l'écrit et  en chronique. 

Bon avant, me direz-vous,  y a eu Colette,  Zola, Léautaud, y a eu plein d'auteurs  français qui ont mis leur encre au service  du félin. Des auteurs plus géants que Foglia. Vrai, mais eux, z'étaient pas chroniqueurs...

Moi, c'est plutôt nouveau que je m'y attarde, que je  les regarde vivre. Et pas n'importe quels chats, encore.  

Vous ai-je déjà dit que, depuis que nous habitons à la campagne, la maison chez nous a pris des allures de ménagerie? 

Un chien, d'abord. Classique le chien. Fut un temps où il y en eut deux. Or, voilà, le second était un Terre-Neuve. Une bête énooorme qui devait bien faire dans les 150 livres. Une femelle tout noire, lente, avec une gueule de gorille égaré d'Afrique Équatoriale, gentille toutefois. Enfin, on a toujours cru qu'elle était  sans  malice. D'ailleurs avec les siens, toute la famille, les enfants, les humains, elle l'était. Un nounours. Un gros nounours cependant. 

Margot n'avait qu'un seul défaut, elle avait développé un sentiment de protection et de territorialité. En plus, madame fuguait. En fait, elle avait deux défauts. Elle adorait  l'aventure et détestait les petits cabots.
Aussi, cette Margot qui, jamais n'enlevait son corsage, avait décidé que la montagne lui appartenait. Ce qui n'était pas le cas, bien sûr, du moins de l'avis  des vieilles dames qui aimaient bien s'y promener  avec leurs petits chiens.
 
Évidemment, je me mets deux minutes dans la peau de ces promeneuses qui meublaient leur solitude grâce à leur compagnon à quatre pattes et  qui voyaient arriver vers elles, au galop,  un grizzly , tout noir, qu'elles devaient confondre avec le chien des Baskerville de ce cher Sherlock.

Dans la montagne, c'était l'émoi, les hauts cris et, chez nous,  les plaintes à répétition. Un jour une dame nous a même fait savoir que notre Margot avait tué un de ses trois Schnauzers nain. Ce qui a fait rigolé ma Principessa qui s'est empressé de répondre à la plaignante que si Margot avait tué son cleps, c'est qu'elle avait dû s'asseoir dessus par mégarde. La dame ne l'a pas trouvée très drôle, mais  eut l'élégance de rester digne dans son chagrin.

Margot a continué ses escapades et les plaintes, elles, à pleuvoir. Jusqu'au jour où la criminelle Margot a récidivé. Cette fois cependant, elle n'y avait eu ni homicide ni préméditation, simplement voies de faits. Mais le pauvre petit Schnauzer nain -eh! oui! un autre- avait eu droit à quelques morsures qui nécessitèrent les soins d'un vétérinaire doué pour la haute-couture.
 
Bref, nous finîmes pas nous rendre à l'évidence. Margot aimait sa famille, les humains, mais détestait les petits chiens. Nous nous sommes donc résolus à la donner à une gentille dame qui habitait une maison nichée au sommet d'un grand terrain. Pas de nain, ni de Schnauzer comme voisin. Que des chevaux. Margot n'aime pas non plus les chevaux. Mais des chevaux, c'est gros.

Ah! oui! mes chats! Ça viendra.  

mardi 7 juillet 2009

LE MEILLEUR PAPA...

Ben oui! J'ai passé l'après-midi devant ma télé. Comme vous. Enfin peut-être comme vous parce qu'il y a encore des gens qui travaillent sur la planète Jackson.

Je m'étais dit, je vais regarder à quoi ça ressemble. Or, comme des millions de badauds, j'ai voulu voir de plus près.  J'ai vu. Or, ce que j'ai vu,  ce n'était pas une commémoration funèbre.
Ce que j'ai vu? Un spectacle rodé au quart de tour, comme seul on sait en faire à Hollywood. Un show appuyé sur une organisation à l'Américaine: une machine de guerre du showbusiness qui se déploie une semaine et qui est capable d'aveugler de paillettes des centaines de millions de personnes dans le monde.  Ce sont les médias qui parlent de centaines de millions. Me semble que ça fait beaucoup. Enfin!


Remarquez, je n'étais pas sur place. Peut-être que là-bas, au Staples Center, ses alentours et dans le centre ville de Los Angeles l'émotion était davantage palpable. Or, dans mon salon, il y avait ce foutu écran qui, comme il se doit, faisait écran.

                                                                         • • •

Je doute, parce qu'il m'est arrivé de couvrir dans mon autre vie quelques funérailles et non des moindres, je crois: Lady Di, Jean-Paul II.

Juste ces deux-là déjà, croyez-moi, c'était assez pour vous foutre en l'air pendant quelques jours.
 Les fleurs,  les centaines de milliers de bouquets  accompagnés d'autant de témoignages qui , encore un peu plus ensevelissaient le Palais de Lexington. Les cortèges funèbres, la proximité de tous ces humains,  britanniques et étrangers, qui suivaient, regardaient, pleuraient leur princesse. Ç'a duré six jours, six journées, six soirées, six nuits.

Et le pape, lui; la Place Saint-Pierre qui vibrait. C'était le recueillement, je crois, qui donnait l'impression d'une vibration perpétuelle. Je ne fais pas de blague. Le recuillement de dizaines, de centaines de milliers de croyants.  Tous ces gens qui attendaient pour voir la dépouille et rendre un dernier hommage au pontife.

Il faisait chaud.  je me souviens. On était pourtant qu'au mois d'avril. Et les fidèles venus de partout, d'Italie, bien sûr, de France, d'Espagne et même en bus de Pologne, un voyage interminable, tous ces gens, dis-je, faisaient la queue pendant des heures sous un soleil de plomb.
À Kensington aussi, il faisait chaud. Or, là, c'était septembre. Un mois de septembre qui avait oublié qu'il était à Londres.


Dans ces deux cas, comme pour Michael, il y avait les curieux, les croyants, les adorateurs, les fidèles, les fans, il y avait tout ça, mais ce n'était pas Hollywood. Ce n'était pas un show. La télé pourtant était omniprésente, mais ce n'était pas un show. Non!

Pas de vedette qui défilait, comme hier au Staples Center. Pas de chanteur, pas de chanson. Pas de projection. Je sais: «There's no business like showbusiness». Et semble-t-il que ce serait Michael lui-même qui souhaitait cet hommage spectacle. Cette fête, oui cette fête, parce que même s'il y eut ici et là quelques larmes versées, quelques sermons de prédicateurs enflammés, quelques élans d'amour, c'était d'abord et avant tout un dernier grand numéro. 

Michael Jackson sera mort mieux qu'il n'aura vécu les dernières années de sa vie. Et ses funérailles, selon ses propres voeux, auront été celles digne  du performer qu'il a été jadis.


                                                                      • • •

Sérieusement, tout au long de cette cérémonie, j'ai eu l'impression d'assister à une remise des Oscars, à cette différence que le gagnant de tous ces trophées était couché là, devant, dans un cercueil  dont certains ont même eu la grossièreté de dire qu'il était en or et d'en donner le prix.

Or,  je vous mentirais en vous disant que rien ne m'a touché, que rien ne m'a ému.

C'était à la toute fin, quand la famille est montée sur la scène. Marlon a pris la parole et, là, oui là,  j'ai senti la peine d'un frère capable, dans son désespoir, de demander  à Michael, une fois de l'autre côté, d'étreindre pour lui son jumeau mort il y a longtemps.  J'ai vu un frère pleurer.

Et il y a eu Paris, la petite fille de 11 ans de Michael Jackson, belle comme un coeur, qu'on n'avait jamais entendue, qui a pris maladroitement le micro pour ne dire qu'une seule phrase: «Depuis que je suis née, papa a été le meilleur papa qu'on puisse imaginer; je l'aime».

Tout d'un coup, il n'y avait plus de showbusiness, plus de spectacle, juste la douleur profonde d'une enfant qui a perdu son papa. Paris a fondu en larmes.

Tout d'une coup, dis-je, après des heures de fla-fla, grâce à la simplicité d'une toute petite fille, l'humanité s'est enfin manifestée. 

jeudi 2 juillet 2009

L'INFANTICIDE ET LA JUSTICE

Louise Desnoyers a pris perpet... comme ils disent au cinéma. Sauf que ce n'est pas du cinéma, c'est la vraie vie, un vrai drame.

La sentence à perpétuité prononcée dans ce petit tribunal du Vermont équivaut à 15 années de réclusion. Mettons que cette mère québécoise qui a tué son enfant, qui a plaidé coupable en déclarant avoir agi dans un inexplicable et  incompréhensible moment d'égarement en a déjà fait trois. Il lui en reste donc 12. Douze années perdues dans une éternité de douleur?

La loi, c'est la loi, certes. Mais déjà la loi n'est pas partout la même. Elle n'a pas le même poids pour les femmes adultères de l'Orient. Elle n'a même pas le même poids quand on est jugé là, juste là, de l'autre côté de la frontière, dans un bled aussi tranquille que perdu, à deux pas de Rouses Point, où il ne se passe jamais rien...ou presque.

Or, il y a deux jours, il s'est passé quelque chose. Un juge a condamné une infanticide à la prison. J'ai vu ces images à la télévision, comme vous. Et comme vous, j'ai eu des frissons. En constatant son désespoir, en voyant ses larmes rouler sur ses joues alors qu'elle s'est adressée au juge en anglais pendant une demi-heure.

 Elle a vu ses yeux quand il s'est débattu,  a-t-elle dit, les yeux hagards de son gamin en lui enfonçant la tête sous l'eau; mais elle ne voulait pas, répétait-elle. Elle ne voulait pas. Et vous savez quoi? Je la crois.

Et à la sortie du tribunal, un tout petit tribunal qui avait l'air encore plus minuscule dans ma télé, cette mère  prononçait des mots d'incompréhension, étouffés par les sanglots, mais des mots qui résonnaient sur les colonnes du temple: «C'est pas possible, pas possible...»

Êtes-vous déjà allé dans cette cour du Vermont. Moi, oui. C'est pour ça que je sais à quel point c'est petit, aussi petit et étriqué que les mentalités des coins isolés d'une Amérique qui se croit le bras de la justice divine. 
Rigide d'ailleurs comme la justice, quand elle reste imperméable à la compassion; quand elle refuse de plier l'échine et d'entendre raison; quand elle écarte le passé irréprochable d'une accusée, son état mental que des experts ont jugé affecté,  sa détresse, sa folie du moment. 

Pas question de nier le crime. Même Louise Desnoyers ne le nie pas. Mais l'errance, dites-moi, existe-t-elle?

La loi est tombée telle l'épée de Damoclès.

La loi, c'est la loi. Bien. Et la justice, elle?

Les images de Louise Desnoyers encaissant le prononcé de sa sentence étaient bouleversantes.

Les 15 années qui viendront, si elle les traverse, oui, si elle les traverse seront terrifiantes. Prisonnière étouffée davantage par le remords que par l'exiguïté de son cachot.

Je sais, il y a eu une crime. 

Je sais aussi qu'il n'y a plus grande douleur qu'une mère qui survit à son enfant.

Or, y a-t-il plus grande horreur qu'une mère qui tue de ses propres mains son petit, innocent.

Il y a la douleur, il y a l'horreur, mais y a-t-il eu justice?

mercredi 1 juillet 2009

PUS CAPABLE!

Quelle date sommes-nous? Le 1er juillet dites-vous? Donc, l'été a commencé il y a une dizaine de jours; et  si je me souviens bien, il ne dure que trois mois.

Alors, on peux-tu, juste quelques semaines, arrêter de parler de hockey? On peux-tu? S'il-vous-plaît.

 Pus capable. 

Je sais, je sais, le repêchage... les joueurs autonomes... Hossa à Chicago, les frères Sedin à Vancouver, Spacek chez le Canadien...
On n'avait pas encore fini de hameçonner le petit Leblanc vendredi dernier qu'on ouvrait déjà la chasse aux joueurs autonomes.

Après avoir pêché et chassé, qu'est-ce qu'on fait maintenant, on les bouffe?

Coudon', quand est-ce que ça s'arrête les transactions? 
Quand est-ce qu'on cesse de parler de hockey?
Quand me parlerez-vous de vos rosiers?

Heureusement que les Alouettes se sont décidés à  commencer à jouer pour vrai. Ça va changer le mal de place. Faut vraiment que j'en parle à mon collègue des sports, Jean-François Poirier pour qu'il m'arrange tout ça. 

Jean-François, rassurez-moi, je ne dois pas être seul, en juillet, à vouloir troquer mes patins pour des gougounes?

Et pis, entre vous et moi, il doit bien y avoir une course de voile en solitaire ou en équipage quelque part sur la planète.

 Ça nous ferait du bien un peu d'eau l'été, non? En tout cas, ça nous changerait de la glace.


                                                         ****


Un mot  sur Fauteux. Il n'était pas seulement un grand professionnel, un type au sens de l'humour prononcé ou un habitué du Paris. Pour l'avoir rencontré à maintes reprises, je peux vous assurer qu'il était par dessus tout un gentleman. 
Je le revois assis, le midi, dans son restaurant favori. Il avait l'air si fragile. Il était surtout si gentil.


                                                        ****


Un mot aussi sur cet album regroupant des artistes qui célèbrent les 30 ans du Festival de jazz.

 Je pourrais vous dire que la brochette est étonnante et elle l'est: Coeur de Pirate qui ose «Someone To Watch Over Me», ou Daniel Lavoie et «Send in the clowns», ou Lapointe et son «Fever» à lui, ou Marie-Mai, ou Ginette avec Oliver Jones, ou un vieux truc de Gerry Boulet avec Vic... 

Evidemment comme dans tous ces mariages, y en a   plus heureux que d'autres.






Or, vous connaissez mon allergie à Céline. Non, c'est pas vrai, pas à Céline...mon allergie plutôt à son répertoire. Parce que c'est difficile de ne pas reconnaître son talent.
 
Alors-là, créyez-moé, créyez-moé pas, j'ai adoré son interprétation de «Nature Boy». Ça remonte à 2002, me direz-vous. Ça change quoi? C'est beau, beau, beau: une voix magnifique, pas de gueulante, une chanson superbe.              
                                                                   

lundi 29 juin 2009

100 ANS SANS SE PLAINDRE...

...Imaginez 150 ans. C'est long longtemps, non?

Attendez, Bernard Madoff a 71 ans et il est condamné à 150 de prison.

71 + 150= 221.

Quoi? 221 ans?

Admettons qu'il purge 85% de sa peine.  Ça fait quand même... stop que je calcule: 127,5 ans.

Alors, 71 + 127,5= 198,5 ans.

S'il devait tenir bon, il aurait alors presque 200 ans. 

Bon, je veux bien croire que ce monsieur pour qui il est difficile d'éprouver une quelconque sympathie, je veux bien croire, dis-je,  que celui qu'on qualifie désormais de «plus grand voleur de l'histoire de l'univers» en dérobant quelque chose comme 63 milliards de dolllars, ou un peu moins, ou encore un peu plus, bref que ce monsieur à qui on a confisqué des biens à hauteur de 170 milliards, je veux bien croire, dis-je encore, que ce monsieur Madoff sache un tantinet compter.

Or, quand la sentence est tombée, quand le « 150 ans de réclusion» a résonné dans ses oreilles, a-t-il tout de suite calculé?  Qu'est-ce qui s'est passé dans sa tête? Est-ce qu'il a posé son neuf ou fait une règle de trois?

Est-ce qu'il a eu un petit vertige? Ou s'est-il dit comme Proust: «Au coeur du temps lui-même surgit l'éternité».

En tout cas, pour cet homme, le sablier vient de se retourner et le sable, lui, recommence à s'écouler. Sa vie a basculé. Pour 150 ans de plus...sans se plaindre. Même s'il ne les vivra pas. Même si cette peine a toutes les allures d'une condamnation à mort lente où le temps, eh! oui! le temps! Encore le temps! Toujours, le temps! lui permettra de retrouver chaque plaisir, mais aussi chaque douleur du passé, mais aussi du présent.

En fait, à dire vrai, cet homme, pour ce qui lui reste à vivre, sera confiné, prisonnier du seul et unique  présent. Il fera son temps, 10, 15, 20 ans peut-être, le seul temps à sa portée, et il mourra.
 Depuis, le prononcé de la sentence, il sait qu'il ne crèvera pas demain, mais que ça y est déjà,il est mort, là, maintenant.  
 


Mariage pluvieux, mariage heureux


Samedi, je suis allé aux noces, comme on disait avant. Et comme il se doit, la veille, le marié est allé dormir ailleurs et la mariée, elle, a papoté avec ses filles d'honneur jusqu'au petit matin autour de la table de la cuisine, à moins que ce ne soit celle du salon. 
Quelques heures de sommeil, Et puis, hop!  maquilleuse et coiffeuse ont débarqué, on a sorti les rouleaux, les pinceaux, le séchoir, le verni à ongles et, c'était parti; Viva Barbie!, mais pour vrai, cette fois-ci.  
Pour l'élu, c'est chez l'ami et  avec des amis que ça s'est passé, pas de Barbie, même pas de passage, pas de verni, c'était l'attente tranquille. Et tant qu'à  attendre pourquoi ne pas jouer à guitar Hero. L'Homme, même à quelques  heures d'unir sa destinée à celle de la femme qu'il aime, reste un enfant.

Comment je sais? J'y étais. En ce samedi matin pluvieux, j'ai d'abord déposé Principessa chez les Barbies pour qu'elle s'amuse un peu elle aussi à jouer à la dame. Et comme je n'avais rien d'un futur marié puisque je suis, dans ce domaine, une relique, du passé, j'ai eu le droit d'entrer dans le sérail. Assis dans les escaliers, le temps d'un café, j'ai regardé pendant un moment la féminité et le bonheur se préparer.
C'est après, que j'ai rejoint les copains. Là aussi, j'ai bien regardé. Paraît que ce que j'ai vu s'appelle  virilité.

Une cérémonie géniale qui devait avoir lieu au milieu du parc, près de l'étang, mais voilà, il faisait un temps de cul, un temps de canard. D'ailleurs de la terrasse couverte où nous étions et où les amoureux ont prononcé leurs voeux, on pouvait les voir, les canards. Ils ne dansaient pas encore, la journée était  jeune. Non, ils pataugeaient.

Bon, je passe sur les détails, mais ça s'est fini tard, tard, tard...

Évidemment, la mariée aurait rêvé d'une journée pleine de soleil. Raté, mais comme on dit pour se rattraper «mariage pluvieux, mariage heureux». 
En fait, le ciel ne savait pas très bien où il allait. À Météomédia, ce matin-là, apparaissait simultanément trois icones: l'éclair, le soleil, le nuage. Allez y comprendre quelque chose.
Ce qui fît dire au marié un peu impatienté: coudon', c'est-tu moi qui dois choisir?

Ça m'a fait rigoler.

Ce qui m'a fait rigoler aussi, c'est la réaction d'une ou deux personnes à qui j'ai dit, hier, que j'étais  allé aux noces. 

-Y encore des gens qui se marient?

-Euh! Oui!


Quelques heures plus tard, une des deux personnes revient sur la chose.

-Ils avaient quel âge, au fait,  les mariés?

-Lui, 36 et elle 30, je crois.

-Pourquoi se marier, me dit-elle?

-Ben, parce qu'il y a des gens qui veulent juste  célébrer leur amour, juste ça..

-Ah! c'est vrai, j'avais comme oublié cet aspect-là.

Et sur ces sages paroles, la sceptique s'est éloignée.

vendredi 26 juin 2009

Homme, artiste et bête de cirque

Rien à dire sur la mort de Michael Jackson sinon que ce n'est pas son talent -énorme, j'insiste- qui l'a tué. 
La nouvelle de sa mort est tombée comme une bombe, j'ai senti la secousse, mais je ne me suis pas effondré. Pourtant, "Thriller» et  «Bad» étaient à leur façon de petits chef-d'oeuvres.

 Je l'ai aussi vu sur scène. C'était au stade en 1984. Un stade tellement grand, une scène tellement immense  et tellement de monde. Est-ce ce qui, ce soir-là,  faisait de ce géant de la musique, un être minuscule qu'on avait peine à voir.
Il y avait déséquilibre entre l'homme et l'artiste, le second a tant caché le premier qu'il s'est  perdu dans les méandres d'une  folie dévastatrice. Trop longtemps, il n'y a plus eu d'homme, plus d'artiste, il n'y eut qu'une bête de cirque. 

L'annonce de sa mort n'a pas eu sur moi l'impact ressenti à la disparition de Lennon. Ni même d'Elvis. Pourquoi, croyez-vous? Je vous le demande puisque, personnellement, ça fait une journée que je me pose la question. Je n'ai pas été de la génération MTV, m'a répondu quelqu'un. P't-être, bien!

Un homme est mort, c'est triste. Un artiste est mort, plus triste encore? Et si comme dans «L'écume des jours», au fil des ans, un nénuphar poussant  dans ses poumons avait étouffé à jamais son coeur et ses battements?
 

jeudi 25 juin 2009

Le Québec que nous mériterons...

Ça fait un moment que je n'ai pas écrit. Trop de choses à penser, à faire, les enfants qui ont fini l'ècole, la gamine qui a eu son bal de fin de primaire. Ça, c'est en attendant le bal de fin de secondaire, puis celui de fin de Cegep. Bientôt, je vous le prédis, y aura aussi un bal de finissants en garderie pour ceux, bien sûr, qui auront réussi leur examen de blocs du ministère.


Quoi encore? La saison régulière de «Je l'ai vu a la radio» a pris fin samedi dernier. Lundi, c'était le début de «C'est bien meilleur le matin», version estivale. Un petit coucou aussi à ''Bon Baiser de France''. À moins que ce soit ''Bonsss Baisersss de France'' avec plein de S à baisers . C'était sympa.


                                                                          ***


Ah! oui! Et la Fête Nationale dans tout ça. J'oubliais. Que de discussions! L'autre Saint-Jean ou pas l'autre Saint-Jean. Finalement, d'ailleurs, ça s'est plutôt bien passé le 23 au Parc Pélican. Quelques gueulantes isolées et rien de plus. C'est pas nous ça?

Quant au spectacle du Parc Maisonneuve, paraît que ça déménageait. Je dis ''paraît'' parce que je n'ai lu que les critiques. Moi, pendant ce temps-la, c'était dodo pour être sur le piton en studio, dès 5h30 au petit matin, frais comme une rose. Ben! Oui!, une rose. Ça vous étonne, hein! Moi-aussi, un peu! Et si je n'avais-je de la rose que les épines, qu'en savez-vous?


                                                                            ***


Je déconne. Toutefois, plus sérieusement, y a un truc qui m'a pompé l'air autour de la Fête de cette année: cette obsessive quête ''d'identité nationale''. Que cherche-t-on, au juste? Une définition toute faite, passe-partout, un sceau d'approbation? Allons, donc!


Fête ou pas fête, politique ou pas politique, indépendance ou non, tournez ça comme vous voulez, nous sommes ce que nous sommes: Québécois. Avec nos qualités de peuple et nos défauts de peuple aussi. Des êtres un peu différents des autres sur ce continent, certes. Plus confus, sans aucun doute. Or, y a rien à chercher. Comme chantait l'autre: ''on est comme on est, on est beau, on est laid, comme le bon dieu nous a fait''. Et vous pouvez rayer le ''bon dieu'', je ne m'offusquerai guère.


On dirait attendre qu'une réponse nous tombe du ciel et, avec la réponse, un costar taillé sur mesure qui n'aurait besoin d'aucune retouche sinon une toute petite à l'ourlet de la tolérance ici, et à celui de l'acceptation, là. Mais , c'est pas comme ça que ça se passe.


C'est bien de se préoccuper des autres, de tous les autres, de ceux qui choisissent  de gré, de force ou par résignation cette terre pour en faire la leur; bien aussi le respect d'autrui, des coutumes, des rites. Bien l'accueil. Bien le métissage. Tout ça on l'a déjà.

Mais ça ne serait pas mal non plus qu'on se respecte et se tolère soi-même, qu'on passe devant une glace en n'ayant crainte de se regarder et en ne se trouvant pas si moche en dépit de nos petits défauts, notre cellulite sociale, nos poignées d'amour citoyennes et nos complexes de fausse infériorité. L'imperfection a son charme, vous savez. On ne nous en aimerait que davantage.







Voudrions nous être Américains? Gros gras devant comme derrière? Français, alors? Chauvin ou mieux râleur? Ou Italiens? Des rouleurs de mécaniques, convaincus d'avoir inventé, à tort d'ailleurs, la pizza et la poudre de perlin-pimpin? 


Faut arrêter de gratter au sang l'urticaire de notre identité nationale. Peuple nous sommes et, désormais, puisque certains ont osé reconnaître la ''Nation'', nous aurons comme l'a si bien dit Guy A. l'autre soir: ''Le Québec que nous mériterons''. Peu importe la langue, l'origine, l'horizon...

Juste le Québec que nous mériterons. Avec le quotidien, les responsabilités, et les privilèges qui suivront. Comme il y a des accélérations, il y a aussi des ralentis. Or, on ne peut  freiner le souffle du vent, ni empêcher l'eau des rivières de trouver un jour l'océan.


''Le Québec que nous mériterons...'' . Rappelons-nous!


jeudi 18 juin 2009

Deux, trois petites choses...

D'abord, merci à tous ceux qui m'ont donné quelques pistes pour accéder à une liste de blogues. J'y suis pas encore totalement arrivé, mais ça vient. Faudrait pondre un bouquin: Blogue pour les Nuls!
Et s'il faut un cobaye pour illustrer, j'en suis.

                                                                       ***

Deuxio: J'ai été invité cette semaine à l'émission «Des kiwis et des hommes». La matinée était superbe. Une vraie journée d'été. J'étais un peu en avance, je me suis donc arrêté au Café Italia. Après tout, n'est-ce pas à deux enjambées du Marché Jean-Talon.
Je n'y étais pas allé depuis longtemps. Disons que ce n'est plus tellement mon circuit. Reste que le Café n'a pas changé, ni les odeurs, ni les types qui discutent au bar, ni ceux, plus vieux, retraités, qui refont le monde à table, qui parlent politique, qui s'engueulent et qui repartent, l'air de rien, en se disant: a domani. Et le lendemain, ça recommence.
Et puis, il y a toujours cette bellissima Signora derrière le bar. Elle est la preuve que Dieu existe et que ni la beauté ni la féminité n'ont d'âge.
On y sert encore un des meilleurs, sinon le meilleur café de la ville.  Certains prétendent que c'est l'eau. Bref,  à chaque fois que je m'arrête dans ce local aux allures modestes, je revoie mon enfance défiler sous mes yeux.
 Et quand j'y vais, comme si j'y étais, je revis ces dimanches matin. La promenade, le tour des Cafés: le Genova, celui dello Sporto et on atterrissait toujours au Café Italia. 
Toujours tous les deux seuls, lui grand, moi petit.  
Au lever déjà on se préparait. Après sa douche, papa s'habillait en costar, chemise blanche, cravate: une carte de mode, papa. Et moi, je me déguisais en petit homme prêt à le suivre dans sa randonnée dominicale. On n'allait pas à la messe, on préférait le bistro et le nectar de pêche. 
Au retour, il y avait toujours une halte à la pasticceria Alati, cette patisserie bien installée juste devant l'Église Notre-Dame-de-la-Défense et sa fresque du Duce au plafond. 
Papa achetait des gâteaux, des cannoli. Et après cette sortie d'hommes,  on rentrait tranquillement à la maison.
Je m'égare. Je voulais simplement vous dire que j'avais passé un excellent moment aux Kiwis, en compagnie de Francis Reddy et Boucar Diouf.  Le Marché Jean-Talon, lui, a beaucoup changé. Ce n'est plus celui de mon enfance, mais j'y aurais  passé la journée. J'ai adoré.
Aussi,  grosses bises à Francis et Boucar pour ce bon moment. Et n'allez pas croire, dans cette vie et dans ce métier si étrange parfois, les petits moments de bonheur ne sont pas si fréquents.

                                                                          ***





Tertio: Je suis allé voir ce qu'on dit déjà être le film de l'été: «de père en flics» avec Michel Côté et Louis-José Houde. Je dis Côté et Houde, mais il y a aussi tout le bottin de l'UDA. J'ai rigolé. Voilà tout ce que je dirai pour le moment parce que le long métrage ne prend l'affiche que la semaine prochaine. On va pas brûler les punches quand même.
Une chose cependant, je ne sais pas qui a eu le flash, mais Michel et Louis-José pourraient vraiment être père et fils.  Ils se ressemblent. Deux comiques qui n'ont même pas besoin d'ouvrir la bouche.

mercredi 17 juin 2009

Au secours!

Putain, je vais perdre tous mes cheveux! Est-ce que quelqu'un peut m'expliquer comment ajouter la liste des Blogues que je consulte à ma page d'accueil. Au secours!

mardi 16 juin 2009

La fin--------

Le Journal de Montréal ne sera plus jamais ce qu'il a été. Fin du commentaire.

Le National Post ne publiera plus les lundis.

La Presse...fini...exit les dimanches, vient-on d'apprendre il y a quelques heures.

Ai-je vécu les dernières années du journalisme écrit, celui sur une feuille de choux, celui qu'on lit sur le coin d'une table de cuisine, dans un café, dans l'autobus ou le métro? Ai-je vécu la fin?






Ai-je eu cette chance, dites-moi, celle de caresser les vieilles Underwood, de connaître les premiers ordi Tandy, de découvrir Apple et ses Mac portables?

 Je me souviens de mes premières années dans le métier, ce n'était pourtant pas il y a si longtemps. Les reportages à l'étranger, des textes qu'on  écrivait dans des chambres d'hôtels exiguës dotées de téléphones archaïques...Allô, ici la France... Et la course jusqu'au premier  bélinographe pour que le Journal reçoive à temps un texte venu de si loin, voire, souvent, de pas si loin que ça.
  
Tout allé si vite. Trop vite peut-être. 

Sérieusement, je ne sais trop quoi penser.

Or, c'est vrai, j'oubliais, on ne peut pas être et avoir été...

Et lui ne l'a-t-il pas chanté aussi ? Voilà donc la fin, version Ferré.


lundi 15 juin 2009

Faut se rappeler, mais...

Ridicule cette histoire de «L'Autre St-Jean». 

Et dieu sait que, depuis quelques jours,  l'encre a coulé, que les toges ont volé, que les radios ont alimenté leurs tribunes et  que l'information en a fait ses choux gras.  Même la ministre St-Pierre s'est indignée et et y est allée d'une déclaration nationale. Normal, direz-vous, pour une fête tout aussi nationale.

Et tout ça, parce que deux formations musicales originaires de Montréal vont, dans le cadre du spectacle offert le 23 juin dans Rosemont, chanter en anglais quelques minutes.

Prenez ça par le bout que vous voulez, on capote-là.

D'abord, depuis longtemps déjà, l'unilinguisme français n'est plus l'apanage des spectacles gros et petits de la fête nationale. De la même manière qu'il n'y a plus d'échauffourées  lors des défilés et qu'on a enterré définitivement la Saint-Jean-Baptiste, fête des canadiens-français catholiques,  en 1968.

 D'ailleurs sans cette émeute sur la rue Sherbrooke, devant l'estrade sur laquelle «trônait» un Trudeau  déjà conspué qui niait la nation québécoise et qui, le lendemain, devenait Premier Ministre du Canada, il n'y aurait jamais eu de fête nationale. Sans Bourgault, sans 292 arrestations, sans 123 blessés dont 42 policiers, sans, en somme, ce «lundi de la matraque», il y aurait toujours un petit Saint-Jean Baptiste grimpé sur un char allégorique.






Faut se le rappeler quand même: sans la langue, il n'y avait pas de spécificité québécoise. Sans la langue, il n'y aurait donc pas eu de mouvement d'indépendance.  On se battait alors pour la reconnaissance de cette langue avec  tout ce que cela entrainait.  Une reconnaissance qui est arrivée des années plus tard, en 1977, avec une loi qui a fait du français, la langue officielle de l'État Québécois, «la langue normale et habituelle du travail, de l'enseignement, des communications, du commerce et des affaires».
Cette Charte de la langue française a aussi prévu  «le respect des institutions de la communauté québécoise d'expression anglaise et celui des minorités ethniques». Faudrait pas l'oublier ça non plus. 

On était en 1977, la même année où, par arrêté ministériel, on décrétait le 24 juin Fête Nationale des Québécois.

L'eau a coulé sous les ponts depuis. Le Québec a changé de visage. Au contact de celle des autres, sa culture s'est étoffée, raffinée. Et même si elle mérite toujours et plus que jamais protection et haute-surveillance, cette langue, notre langue, le français, s'est institutionnalisée.

Maintenant donc, contrairement à jadis, le français au Québec n'est plus bafoué et n'est plus la langue des gagne-petits.

Vous vous demandez où je veux en venir?

Juste là: si le français doit être, comme on l'a souhaité, la langue  de la législation, de la justice, de l'administration, du travail, des affaires et de l'enseignement., elle est aussi  celle de la création (et dieu sait qu'on l'a prouvé). Or, elle n'est pas la seule langue des créateurs. D'autres peuvent l'être aussi. Et parmi ces autres, il y a l'espagnol, l'Italien, le portugais... et aussi l'anglais.

Et dans ce contexte, l'anglais chanté sur une scène pendant quelques minutes à peine n'est ni une menace à notre spécificité en Amérique, ni une insulte à la nation, ni un outrage à la Fête Nationale des Québécois. 

L'anglais, dans ce contexte artistique ne met en péril ni notre identité, ni notre culture, ni notre Charte. Dans ce contexte toujours, la langue d'une des minorités du Québec, n'effacera pas tout le progrès réalisé, ne biffera pas tous nos acquis.

Nous ne sommes  plus en 1968 quand la langue de Shakespeare,  sous n'importe quelle  expression, était un danger parce que la nôtre n'existait tout bonnement pas aux yeux des divers pouvoirs.

 Non, nous sommes au XXIe siècle quelques décennies plus tard... 

Et on ne parle plus d'emploi ici, mais de poésie, de chanson, de musique, de  création. 

Allons, un peu de sérieux. Soyons pas cons!