samedi 11 juillet 2009

LA MENAGERIE...

 Toujours emmerdant d'écrire sur les chats. Surtout quand on est plus chien que chat de nature. Et  aussi quand on a déjà été chroniqueur dans un Journal. C'est un peu comme si Foglia avait enregistré au Québec  le brevet «chat» à l'écrit et  en chronique. 

Bon avant, me direz-vous,  y a eu Colette,  Zola, Léautaud, y a eu plein d'auteurs  français qui ont mis leur encre au service  du félin. Des auteurs plus géants que Foglia. Vrai, mais eux, z'étaient pas chroniqueurs...

Moi, c'est plutôt nouveau que je m'y attarde, que je  les regarde vivre. Et pas n'importe quels chats, encore.  

Vous ai-je déjà dit que, depuis que nous habitons à la campagne, la maison chez nous a pris des allures de ménagerie? 

Un chien, d'abord. Classique le chien. Fut un temps où il y en eut deux. Or, voilà, le second était un Terre-Neuve. Une bête énooorme qui devait bien faire dans les 150 livres. Une femelle tout noire, lente, avec une gueule de gorille égaré d'Afrique Équatoriale, gentille toutefois. Enfin, on a toujours cru qu'elle était  sans  malice. D'ailleurs avec les siens, toute la famille, les enfants, les humains, elle l'était. Un nounours. Un gros nounours cependant. 

Margot n'avait qu'un seul défaut, elle avait développé un sentiment de protection et de territorialité. En plus, madame fuguait. En fait, elle avait deux défauts. Elle adorait  l'aventure et détestait les petits cabots.
Aussi, cette Margot qui, jamais n'enlevait son corsage, avait décidé que la montagne lui appartenait. Ce qui n'était pas le cas, bien sûr, du moins de l'avis  des vieilles dames qui aimaient bien s'y promener  avec leurs petits chiens.
 
Évidemment, je me mets deux minutes dans la peau de ces promeneuses qui meublaient leur solitude grâce à leur compagnon à quatre pattes et  qui voyaient arriver vers elles, au galop,  un grizzly , tout noir, qu'elles devaient confondre avec le chien des Baskerville de ce cher Sherlock.

Dans la montagne, c'était l'émoi, les hauts cris et, chez nous,  les plaintes à répétition. Un jour une dame nous a même fait savoir que notre Margot avait tué un de ses trois Schnauzers nain. Ce qui a fait rigolé ma Principessa qui s'est empressé de répondre à la plaignante que si Margot avait tué son cleps, c'est qu'elle avait dû s'asseoir dessus par mégarde. La dame ne l'a pas trouvée très drôle, mais  eut l'élégance de rester digne dans son chagrin.

Margot a continué ses escapades et les plaintes, elles, à pleuvoir. Jusqu'au jour où la criminelle Margot a récidivé. Cette fois cependant, elle n'y avait eu ni homicide ni préméditation, simplement voies de faits. Mais le pauvre petit Schnauzer nain -eh! oui! un autre- avait eu droit à quelques morsures qui nécessitèrent les soins d'un vétérinaire doué pour la haute-couture.
 
Bref, nous finîmes pas nous rendre à l'évidence. Margot aimait sa famille, les humains, mais détestait les petits chiens. Nous nous sommes donc résolus à la donner à une gentille dame qui habitait une maison nichée au sommet d'un grand terrain. Pas de nain, ni de Schnauzer comme voisin. Que des chevaux. Margot n'aime pas non plus les chevaux. Mais des chevaux, c'est gros.

Ah! oui! mes chats! Ça viendra.