mercredi 29 juillet 2009

Y MOUILLE!

Je crois qu'il essaie de s'habituer à ce nom de philosophe dont on l'a affublé. Socrate: le premier des philosophes occidentaux. Devrait-il en être flatté?

Bon d'accord, il était humble, Socrate. Humble et amoureux de la sagesse. Ça peut à la rigueur lui ressembler. Un petit côté guerrier aussi. C'a duré un moment. Un «discutailleux», un philosophe qui ne lâchait pas, jamais.

S'il vous arrêtait dans une rue d'Athènes, par exemple, et qu'il se mettait à vous causer en vous  bombardant  de questionnements barbants, il semait le doute, inévitablement,  comme le paysan, lui, sème, son blé. Et vous rentriez chez vous tout fucké.

Pourquoi Socrate? À cause de sa gueule de sage? Va pour la gueule qui laisse croire qu'il réfléchit, mais sinon...

En plus, ce philosophe qui n'a jamais écrit une seule ligne, mais qu'on dit être le premier philosophe occidental, a été condamné à mort par le tribunal populaire et condamné à boire la cigüe. Paraîtrait qu'il a été reconnu coupable de corrompre de jeunes gens, de jeunes esprits, de ne pas croire aux dieux.

Il ne croyait pas, il doutait. Il doutait de tout sauf de sa mission de pousser les autres à douter.

Aujourd'hui, on l'aurait qualifié de libre penseur. C'était une sorte de Bourgault qui a préféré la mort à la trahison de sa pensée. J'sais pas si, comme Socrate, Bourgault aurait choisi la mort? Probablement pas. Mais il n'a pas eu non plus à choisir entre boire la cigüe et renier sa pensée, lui.


Finalement, il avait compris pas mal de trucs, le philosophe. Déjà en refusant de croire aux dieux, préférant éclipser Zeus et ses copains pour  leur substituer de nouvelles divinités, telles les Nuées qui faisaient, selon lui, tomber la pluie.

Y avait-tu compris, vous pensez? Y en est-tu tombé de la pluie? Y mouille-tu à vot' goût?

En tout cas, raz-le-bol les ondées, les averses, les orages?

C'est pas Socrate qu'on aurait dû l'appeler, c'est Noë.

D'ailleurs, petite précision, entre le moment où j'ai commencé à écrire ces lignes et la fin, il ne s'appelle plus Socrate. Ça va plus. Décision du conseil familial.

Coooompliiiqué!



 


   

lundi 27 juillet 2009

ME V'LÀ!

Je suis arrivé à la maison  11 ans, jour pour jour, après  l'aveu  de Monica Lewinsky  au procureur Kenneth Star. Ce jour-là, un peu obligée quand même, la stagiaire a reconnu, contre une garantie d'immunité, avoir aspiré la substantifique moelle du président Clinton.

Bill, lui, deux jours plus tôt, avait déclaré à la presse, en regardant les caméras bien droit dans les yeux, qu'il n'avait pas eu de relations sexuelles avec cette femme. «I did not have sexual relations with that woman», avait-il dit.

C'est donc entre le 26 et le 28 août 1998 qu'on a compris que la pipe et la baise étaient deux choses bien différentes.

Ce que celà a à voir avec mon arrivée à la maison? Rien, c'est comme ça, c'est tout. C'est arrivé, ce jour-là. C'est arrivé près de chez vous.

En fait, si je tiens à être totalement précis et transparent , sachez que j'ai mis la patte dans la maison du  Chemin des Couleurs,  le 27 août 2009 donc entre le 26 et le 28, à califourchon sur ces deux dates, ma foi, non sans importance.

Pourquoi cette référence? Pourquoi pas? Cette histoire  de cigare non consommé et de tache non nettoyée en vaut bien une autre. Et  n'a-t-elle pas secouée de haut en bas l'Amérique jusqu'à ce qu'elle crache sa morale.  

Bon évidemment, j'aurais pu choisir autre chose. Par exemple, l'arrestation de ce monsieur Earl Jones qui comme ses petits copains Lacroix, Madoff et autres, a fraudé et floué ses pairs  en les détroussant comme des bandits de grand chemin. Encore que les voyous ont souvent plus d'honneur et d'éthique dans le métier et sa pratique.

À dire vrai, ce monsieur n'a pas été arrêté. Après avoir tenté la cavalle, il s'est rendu, d'abord chez son avocat et ensuite à la police. Plus sûr. Moins risqué en tout cas que de rencontrer seul, dans une ruelle, un type qu'il a  salement entubé.

Bizarre quand même tous ces cols blancs qui abusent de leurs frères humains,  les appauvrissent et s'en fichent. J'suis content d'être un chien.

Au fait, Je m'appelle Clovis. Un nom lourd à porter, j'en conviens, le nom d'un roi de France  pour une bête comme moi, toute petite encore, mais qui deviendra grande ou plutôt grand. Oh! bien plus grand que vous ne le croyez.

 Jadis naguère, il y a très longtemps, à cause de ma taille, mes ancêtres chassaient le loup, l'élan et l'ours. Aujourd'hui, me direz-vous, ni l'élan ni l'ours et encore moins le loup ne courent les rues. Or, je suis toujours là. Les envahisseurs celtes m'ont emmené avec eux en Irlande. D'où ce nom «Irish Wolfhound». Appréciés pour leur courage et leur  puissance, mes vieux ont même combattu les fauves dans l'arène de Rome sous le regard admiratif de l'empereur et de la plèbe. À cette époque on voyageait vachement. 






 J'étais un guerrier , un imposant guerrier.

C'est vrai, j'ai bien failli disparaître de la surface de la terre alors que disparaissait la noblesse d'Irlande. Eh! oui! J'ai une gueule de vagabond.  J'suis pas très beau pour les uns, un peu bizarre pour d'autres. Un bum de bonne famille, quoi! Je suis à moi seul le jeans et le smoking, le voyou et l'élégance, la belle et le clochard. 

J'ai l'air de me vanter comme ça, mais je suis unique. Vraiment! Déjà, je suis le plus grand chien du monde. C'est pas rien. 

 Combattre encore ? Pourquoi? Gentil géant, il me suffit de montrer le bout du nez plutôt que la pointe des dents. Docile, je ne suis pas servile. J'aime inconditionnellement. Qu'est-ce que vous voulez de plus?

Comment je sais tout ça malgré mon tout jeune âge? C'est mon héritage. C'est mon bagage. 

Maintenant, attendez que je vous raconte la vie de mes maîtres; de curieux zigotos... 

dimanche 19 juillet 2009

Le fameux petit pas...

Dans quelques heures, ça fera 40 ans que Armstrong a mis le pied sur la lune en prononçant sa célèbre phrase.
Quarante ans! Ça fait un moment quand même! À part le symbole qu'en est-il resté? Quelques photos, le cliché de l'empreinte d'un pied, des images retravaillées, une mer de la tranquilité toujours aussi paisible, une mare lunaire témoignage d'un impact qui dût être assez costaud.

Peut-être que la plaque signée par le président Nixon est toujours -là. Quant au drapeau américain, il n'a pas résisté au décollage de l'Aigle. 
Le  commandant de ce fameux Aigle, le module lunaire d'apollo 11, Edwin Aldrin,  l'avait pourtant posé en douceur.

Or, le premier choc n'a pas été l'allunissage, mais bien le déroulement de l'échelle qui, allez savoir comment, était trop courte. On va sur la lune, on se pose  à peine à sept kilomètres du point prévu, mais on se gourre sur la longueur de l'échelle. Armstrong a donc sauté. 

Ses premiers mots ont donc probablement été quelque chose du genre: «What the fuck is that. I flew to the moon and now I have to jump; the lader is too short». 
Évidemment, ça n'aurait pas été très correct.

Je me suis toujours demandé d'ailleurs si la fameuse phrase, vous savez: «un petit pas pour l'homme...» était de lui  ou plutôt d'un spécialiste en relations publiques de la NASA qui a sombré dans l'oubli.

Il est arrivé des tas de trucs amusants pendant cette aventure. Bon, Neil Armstrong a été le premier à marcher sur la lune. D'accord. Il a parcouru, dit-on 250 mètres en deux heures trente environ.

Mais Aldrin, lui, l'a suivi. Aldrin. L'histoire veut que, lui,  ait été le premier à pisser là-haut. C'est pas rien, même dans une combinaison d'astronaute. Une petite pisse pour l'homme, mais une mer d'apaisement pour l'humanité. Il aurait pu dire ça, Aldrin.  




Et puis, ils sont remontés dans leur Aigle, avec des cailloux et des souvenirs dans les poches en espérant repartir peinards vers la terre. 

Au fait, dites-moi pourquoi on ne parle jamais du troisième mousquetaire, Michael Collins, le pilote du module de commande? Était-il une tache? Il a fait le voyage comme les autres après-tout, mais, non,  il n'a pas marché sur la lune comme Tintin, Neil et les autres. Il est un peu passé dans le beurre, Collins. Tout ça pour ça et c'est ça qui est ça, comme le chante l'artiste.

Les trucs amusants alors? Ah! Oui!

Il restait seulement 16 secondes de carburant  quand l'appareil s'est posé. Vrai. Le 21 juillet, une sonde soviétique Luna 15 s'est effouaré sur la surface lunaire après je ne sais combien de révolutions. Z'avaient l'habitude des révolutions, les Soviets.

Quoi encore? Au moment de repartir, Aldrin a cassé l'interrupteur permettant de démarrer l'appareil, heureusement qu'il avait un stylo pour enclencher le bouton poussoir. Vrai aussi.

Toujours est-il que, dans quelques heures, ça fera 40 ans que l'Homme a marché sur la Lune. Quarante ans que Neil Armstrong a sauté en bas de son échelle.

«Un petit pas pour l'homme, mais un grand pas pour l'humanité».

Et si, en bon humain, à quelques semaines du plus grand Pop festival de l'histoire, à moins d'un mois de Woodstock où 300 000 hippies flyaient, Neil Armstrong avait juste dit:

«Hey! man, it's fucking cool!» 
 

 

le goût...

Y avait longtemps qu'on n'avait pas fait les magasins en famille. Ce week-end, on a passé quelques heures à fouiner. Une petite robe ici  pour jeune fille, un chapeau-là pour jeune homme. Un pull peut-être? Non, pas un pull. Une cagoule alors?

 Et pour Principessa? Toujours un peu compliqué  Principessa? Pas pour rien qu'elle s'appelle Principessa? Des baskets? Oui, des bleus? Merde pas la bonne taille! Compliqué les princesses, Hein? Des Converse sans lacets, alors? Elle n'aime pas. Ceux à carreaux?

Et ç'a continué une bonne partie de l'après-midi. Jusqu'à ce que,  prenant une vendeuse à témoin, Principessa fasse remarquer:

-Ma fille dit que je n'ai pas de goût.

Ce à quoi Béatrice a répondu avec tact et diplomatie :

-Ben non, maman t'as du goût, t'es juste pas dans les bonnes années!


vendredi 17 juillet 2009

Visa...

Bizarre quand même cette histoire de visa réclamé par le gouvernement canadien pour les Mexicains et les ressortissants de la République Tchèque et tout particulièrement les Roms, les Romanichels, les gitans, les tziganes...appelez-les comme vous voulez.
Trop vite. Trop peu d'explications. 
L'intérêt dans toute cette histoire...
Dans le cas de la République Tchèque: La réponse de l'Union Européenne qui songe à exiger un visa à tous les Canadiens voyageant dans les pays d'Europe. On laisse planer une folle menace.




Dans le cas du Mexique: exiger des diplomates et des politiques canadiens un visa pour entrer chez eux, mais pas de visa pour les touristes.
En d'autres mots, dans un cas comme dans l'autre, la réponse à une décision aussi rapide que irréfléchie du Canada: l'ironie et le cynisme.
Quelle belle arme contre la bêtise!
Heureusement qu'on n'est pas le 1er avril...




mardi 14 juillet 2009

MÉNAGERIE, LA SUITE...

Si j'ai le moral? Bien sûr que j'ai le moral.

L'hiver s'est terminé en mai, l'été n'est jamais vraiment arrivé. Depuis juin, les jours où la température est passée au-dessus de 28 degrés se comptent sur le bout des doigts. En juillet il est tombé 87mm de pluie, le record est de 91mm et nous ne sommes qu'à mi-mois.

 En week-end, il a tellement plu qu'un tronçon de l'autouroute  s'est affaissé. La dernière fois que j'ai vu ça, c'était au Vénézuela près d'un bidon-ville juché à flanc de montagne. Ce matin quand j'ai quitté la maison à moto pour aller au boulot, le mercure était gelé à 5 degrés. Je vous rappelle au passage que cinq degrés  de moins et il neige. Aujourd'hui, le journal La Presse fait sa Une peu encourageante sur l'été de merde que nous vivons. Et on dit que ça ne «s'amieutera» pas au cours des prochains jours.

Si j'ai le moral?  Ça plane pour moi. J'ai dit pour moi.

Le chien Lupin, a les boules. Il est dehors, il flotte. Il rentre,  il dort. Il fait la moquette qui n'a rien de coquette devant la porte  en ayant l'air de se dire que ça va bien finir par passer. Quand il en marre, mais vraiment trop, il s'installe au salon, dans mon fauteuil,  un verre de scotch dans une patte et un cigare à la gueule. Ça lui donne une contenance. 

Pendant ce temps, Che, le perroquet, regarde la pluie tomber à travers la porte-fenêtre de la cuisine en répétant  ad nauseam «beau garçon, Che...beau garçon , Che...». Y a quelques variantes. Il appelle, par exemple, Lupin, désespérément. Lupin...Lupin...Et Lupin, lui,  ne répond pas, bien sûr. Pôvre Che, il s'ennuie de sa forêt équatoriale, de Fidel et de son rêve révolutionnaire. 
Tiens, en passant j'ai vu le film de Soderberg, hier, avec Benicio del Toro dans le rôle qu'aurait dû tenir mon perroquet. Ouf! J'adore le romantisme à la Guevara, mais honnêtement, j'ai trouvé l'exercice un peu laborieux. Et ce n'était que la première partie. Heureusement que mon Che à moi n'a rien vu tout celà sinon... Sinon, il se serait envolé pour la Bolivie, histoire d'y finir sa vie.

Y a aussi Pépino, dans son coin.  Pépino, c'est le cochon d'inde. Il aime bien Aznavour, Pépino. C'est l'artiste de la maison.
 Alors, il chante:
 «...Et moi dans mon coin, si je ne dis rien, je remarque toutes choses...et moi dans mon coin, je cache avec soin, cette angoisse qui m'étreint...»
Eh! oui!,c'est un angoissé comme bien des artistes, Pépino. Cela dit, quelqu'un peut-il me dire à quoi ça sert un cochon d'Inde. C'est vulnérable, inoffensif, ça couine de bonheur quand on lui offre une carotte, et ça chante.

Patof, lui, c'est le monstre, le lézard, le Jim Morrison de la maison. Attendez que je retrouve le nom. C'est ça, un Euromastic du Mali, une sorte de bête préhistorique qui, dit-on,  peut atteindre 60 cm. Godzilla, dans un aquarium qui se fait bronzer à la lampe chauffante toute la journée, qui dort sous une pierre, qui rampe dans le sable et qui bouffe de la salade et des criquets.  Ne me demandez surtout pas ce qu'il pense. Il m'ignore.  Quand l'envie lui prend de discuter, c'est  toujours avec Béatrice, jamais avec moi. Je crois qu'il ne m'aime pas.

Passons sur les poissons, restent les chats. Cléo et Bulle. En fait, au dire de la genèse: au commencement Dieu créa Cléo...
Bon, ça ne s'est pas tout à fait passé comme ça, mais plutôt ainsi. Principessa, un jour, est allé chercher je ne sais trop quoi à l'animalerie. Cléo, alors toute petite siamoise aux yeux d'un bleu à faire oublier la grisaille de l'hiver était là, seule, dans sa petite cage. Elle en est tombée amoureuse. Eh! oui! contre l'amour on ne peut rein faire. 
De retour à la maison,  Principessa et les enfants s'y sont mis. La vente sous pression a débuté: elle est belle, elle est petite, elle est mignonne, j'ai pas un animal à moi dans cette maison, et patati, et patata.
Alors vous croyez quoi? Que j'ai un coeur de pierre, Eh! bien non, vous saurez. Je suis donc allé chercher Cléo. Et on est devenu copain. Moi qui n'aimait pas particulièrement les chats, je me suis laissé séduire. Elle m'a adopté tout de suite et pris, je crois, pour sa mère. Elle me collait, me léchait, ronronnait, s'est mise à me suivre partout, à s'installer sur le coin de mon bureau pour me regarder écrire et enfin s'endormir, calmement, roulée en boule. Dans ces moments-là, je me dis  que le bonheur doit ressembler un peu à cela. 

Et puis, une nuit, récemment, une de ces fameuses nuits de déluge, elle est sortie de la maison. Elle a disparu. On avait beau l'appeler, la journée, le soir, le matin. Rien. Pas de réponse. Et les jours passèrent. Et toujours pas de Cléo. 
Principessa était bien triste. Elle pleurait, se réveillait la nuit, convaincue d'entendre sa chatte.  Elle ne parlait que d'elle. N'oubliez jamais: si contre l'amour on ne peut rien faire, sachez que plus l'amour est fort plus la rupture est cruelle.

Après un un plus d'une semaine, convaincu que la nature avait eu raison de Cléo à jamais,  pour éviter qu'elle ne sombre dans une profonde dépression, j'ai offert une autre petite siamoise à Principessa. Toute petite, jolie comme tout, un chaton qui en a dedans, qui court, qui ne maitrise pas encore très bien l'usage de ses griffes tant elle est petite, mais qui attaque Lupin de front à coup de pattes et de grognements. Bulle, c'est comme ça qu'elle s'appelle, se prend dans ces moments-là pour Bagheera, la panthère du Livre de la Jungle.

Bref, tout ça pour vous dire, qu'il y a quelques jours, je fus tiré violemment de mon sommeil  au milieu de la nuit. J'ai cru au drame, à l'incompréhensible, à l'inavouable tant le réveil avait été brutal. Et Principessa qui pleurait. Eh! oui!, encore! Et qui répétait:

- «Elle est revenue, elle est revenue»
-Qui ça?
-Cléo, elle est revenue.

Ben, croyez-le ou non, après avoir traîné je ne sais où, après avoir affronté les monstres de la nuit, après avoir souffert de la faim (j'imagine) et pourquoi pas aussi de la soif, après avoir erré comme Moïse  chassé d'Égypte, Cléo(pâtre) est revenue. Un peu sale, certes, et fatiguée.

Et nous v'là maintenant pogné avec deux chattes, deux siamoises, qui étrangement, s'aiment, se lèchent et se pourlèchent.

 Bulle croit avoir retrouvé sa maman. Mignon. Quant à Cléo, digne comme une reine du Nil, elle veille sur nos pyramides.

 

dimanche 12 juillet 2009

Ah! le sport!

Un ancien quart-arrière, Steve McNair, est assassiné de quatre balles par sa maitresse.

Un boxeur est tué, dit-on, par sa femme.

Dangereux le sport! À moins que ce ne soit l'amour?

UN LONG FLEUVE TRANQUILLE, OÙ ÇA?

Attendez: aux dernières nouvelles, la femme d'Arturo Gatti serait accusée du meurtre de son mari?

Ce bagarreur qui a affronté certains des plus grands pugilistes de la planète aurait succombé aux attaques d'une frêle jeune femme de 23 ans dont il était amoureux?

Qui c'est qui a dit que la vie est un long fleuve tranquille? Et la mort alors?


LE BOXEUR

C'est vrai qu'il était spectaculaire, explosif comme disent les analystes. Sa mort, elle, est sordide: assassiné dans un condo brésilien, victime de blessures à la tête, dit-on. 
Des boxeurs au destin tragique, y en a eu quelques uns. Arturo Gatti vient allonger la liste.

Je l'ai vu se battre à quelques reprises. Une fois au Centre Bell  contre Joe Hutchinson. J'ai aussi vu son combat contre de La Hoya, puis Mayweather, et Dorin. Le pauvre Leonard Dorin, je crois, qu'il n'évaluait pas la puissance de la  machine qu'il affrontait. Un seul coup aux côtes au second round et c'en était fait.

Il était petit, cabotin et sa casquette lui donnait des airs de gavroche italo-américains. À cette conférence, ce jour-là,  il portait un débardeur. C'était pour laisser voir ses muscles, bien sûr. Il n'avait que cela des muscles, qu'il bandait dans le ring et qui expliquaient sa fulgurante force de frappe. Il savait recevoir des coups, comme il savait en donner et dans un cas comme dans l'autre, les traits du beau gosse se déformaient.

Il était aussi le beau frère de Dave Hilton. Bon, inutile de rajouter la chose à son curriculum. Pas très reluisant en soi. On choisit ses amis, comme on dit, pas sa famille.



       



samedi 11 juillet 2009

LA MENAGERIE...

 Toujours emmerdant d'écrire sur les chats. Surtout quand on est plus chien que chat de nature. Et  aussi quand on a déjà été chroniqueur dans un Journal. C'est un peu comme si Foglia avait enregistré au Québec  le brevet «chat» à l'écrit et  en chronique. 

Bon avant, me direz-vous,  y a eu Colette,  Zola, Léautaud, y a eu plein d'auteurs  français qui ont mis leur encre au service  du félin. Des auteurs plus géants que Foglia. Vrai, mais eux, z'étaient pas chroniqueurs...

Moi, c'est plutôt nouveau que je m'y attarde, que je  les regarde vivre. Et pas n'importe quels chats, encore.  

Vous ai-je déjà dit que, depuis que nous habitons à la campagne, la maison chez nous a pris des allures de ménagerie? 

Un chien, d'abord. Classique le chien. Fut un temps où il y en eut deux. Or, voilà, le second était un Terre-Neuve. Une bête énooorme qui devait bien faire dans les 150 livres. Une femelle tout noire, lente, avec une gueule de gorille égaré d'Afrique Équatoriale, gentille toutefois. Enfin, on a toujours cru qu'elle était  sans  malice. D'ailleurs avec les siens, toute la famille, les enfants, les humains, elle l'était. Un nounours. Un gros nounours cependant. 

Margot n'avait qu'un seul défaut, elle avait développé un sentiment de protection et de territorialité. En plus, madame fuguait. En fait, elle avait deux défauts. Elle adorait  l'aventure et détestait les petits cabots.
Aussi, cette Margot qui, jamais n'enlevait son corsage, avait décidé que la montagne lui appartenait. Ce qui n'était pas le cas, bien sûr, du moins de l'avis  des vieilles dames qui aimaient bien s'y promener  avec leurs petits chiens.
 
Évidemment, je me mets deux minutes dans la peau de ces promeneuses qui meublaient leur solitude grâce à leur compagnon à quatre pattes et  qui voyaient arriver vers elles, au galop,  un grizzly , tout noir, qu'elles devaient confondre avec le chien des Baskerville de ce cher Sherlock.

Dans la montagne, c'était l'émoi, les hauts cris et, chez nous,  les plaintes à répétition. Un jour une dame nous a même fait savoir que notre Margot avait tué un de ses trois Schnauzers nain. Ce qui a fait rigolé ma Principessa qui s'est empressé de répondre à la plaignante que si Margot avait tué son cleps, c'est qu'elle avait dû s'asseoir dessus par mégarde. La dame ne l'a pas trouvée très drôle, mais  eut l'élégance de rester digne dans son chagrin.

Margot a continué ses escapades et les plaintes, elles, à pleuvoir. Jusqu'au jour où la criminelle Margot a récidivé. Cette fois cependant, elle n'y avait eu ni homicide ni préméditation, simplement voies de faits. Mais le pauvre petit Schnauzer nain -eh! oui! un autre- avait eu droit à quelques morsures qui nécessitèrent les soins d'un vétérinaire doué pour la haute-couture.
 
Bref, nous finîmes pas nous rendre à l'évidence. Margot aimait sa famille, les humains, mais détestait les petits chiens. Nous nous sommes donc résolus à la donner à une gentille dame qui habitait une maison nichée au sommet d'un grand terrain. Pas de nain, ni de Schnauzer comme voisin. Que des chevaux. Margot n'aime pas non plus les chevaux. Mais des chevaux, c'est gros.

Ah! oui! mes chats! Ça viendra.  

mardi 7 juillet 2009

LE MEILLEUR PAPA...

Ben oui! J'ai passé l'après-midi devant ma télé. Comme vous. Enfin peut-être comme vous parce qu'il y a encore des gens qui travaillent sur la planète Jackson.

Je m'étais dit, je vais regarder à quoi ça ressemble. Or, comme des millions de badauds, j'ai voulu voir de plus près.  J'ai vu. Or, ce que j'ai vu,  ce n'était pas une commémoration funèbre.
Ce que j'ai vu? Un spectacle rodé au quart de tour, comme seul on sait en faire à Hollywood. Un show appuyé sur une organisation à l'Américaine: une machine de guerre du showbusiness qui se déploie une semaine et qui est capable d'aveugler de paillettes des centaines de millions de personnes dans le monde.  Ce sont les médias qui parlent de centaines de millions. Me semble que ça fait beaucoup. Enfin!


Remarquez, je n'étais pas sur place. Peut-être que là-bas, au Staples Center, ses alentours et dans le centre ville de Los Angeles l'émotion était davantage palpable. Or, dans mon salon, il y avait ce foutu écran qui, comme il se doit, faisait écran.

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Je doute, parce qu'il m'est arrivé de couvrir dans mon autre vie quelques funérailles et non des moindres, je crois: Lady Di, Jean-Paul II.

Juste ces deux-là déjà, croyez-moi, c'était assez pour vous foutre en l'air pendant quelques jours.
 Les fleurs,  les centaines de milliers de bouquets  accompagnés d'autant de témoignages qui , encore un peu plus ensevelissaient le Palais de Lexington. Les cortèges funèbres, la proximité de tous ces humains,  britanniques et étrangers, qui suivaient, regardaient, pleuraient leur princesse. Ç'a duré six jours, six journées, six soirées, six nuits.

Et le pape, lui; la Place Saint-Pierre qui vibrait. C'était le recueillement, je crois, qui donnait l'impression d'une vibration perpétuelle. Je ne fais pas de blague. Le recuillement de dizaines, de centaines de milliers de croyants.  Tous ces gens qui attendaient pour voir la dépouille et rendre un dernier hommage au pontife.

Il faisait chaud.  je me souviens. On était pourtant qu'au mois d'avril. Et les fidèles venus de partout, d'Italie, bien sûr, de France, d'Espagne et même en bus de Pologne, un voyage interminable, tous ces gens, dis-je, faisaient la queue pendant des heures sous un soleil de plomb.
À Kensington aussi, il faisait chaud. Or, là, c'était septembre. Un mois de septembre qui avait oublié qu'il était à Londres.


Dans ces deux cas, comme pour Michael, il y avait les curieux, les croyants, les adorateurs, les fidèles, les fans, il y avait tout ça, mais ce n'était pas Hollywood. Ce n'était pas un show. La télé pourtant était omniprésente, mais ce n'était pas un show. Non!

Pas de vedette qui défilait, comme hier au Staples Center. Pas de chanteur, pas de chanson. Pas de projection. Je sais: «There's no business like showbusiness». Et semble-t-il que ce serait Michael lui-même qui souhaitait cet hommage spectacle. Cette fête, oui cette fête, parce que même s'il y eut ici et là quelques larmes versées, quelques sermons de prédicateurs enflammés, quelques élans d'amour, c'était d'abord et avant tout un dernier grand numéro. 

Michael Jackson sera mort mieux qu'il n'aura vécu les dernières années de sa vie. Et ses funérailles, selon ses propres voeux, auront été celles digne  du performer qu'il a été jadis.


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Sérieusement, tout au long de cette cérémonie, j'ai eu l'impression d'assister à une remise des Oscars, à cette différence que le gagnant de tous ces trophées était couché là, devant, dans un cercueil  dont certains ont même eu la grossièreté de dire qu'il était en or et d'en donner le prix.

Or,  je vous mentirais en vous disant que rien ne m'a touché, que rien ne m'a ému.

C'était à la toute fin, quand la famille est montée sur la scène. Marlon a pris la parole et, là, oui là,  j'ai senti la peine d'un frère capable, dans son désespoir, de demander  à Michael, une fois de l'autre côté, d'étreindre pour lui son jumeau mort il y a longtemps.  J'ai vu un frère pleurer.

Et il y a eu Paris, la petite fille de 11 ans de Michael Jackson, belle comme un coeur, qu'on n'avait jamais entendue, qui a pris maladroitement le micro pour ne dire qu'une seule phrase: «Depuis que je suis née, papa a été le meilleur papa qu'on puisse imaginer; je l'aime».

Tout d'un coup, il n'y avait plus de showbusiness, plus de spectacle, juste la douleur profonde d'une enfant qui a perdu son papa. Paris a fondu en larmes.

Tout d'une coup, dis-je, après des heures de fla-fla, grâce à la simplicité d'une toute petite fille, l'humanité s'est enfin manifestée. 

jeudi 2 juillet 2009

L'INFANTICIDE ET LA JUSTICE

Louise Desnoyers a pris perpet... comme ils disent au cinéma. Sauf que ce n'est pas du cinéma, c'est la vraie vie, un vrai drame.

La sentence à perpétuité prononcée dans ce petit tribunal du Vermont équivaut à 15 années de réclusion. Mettons que cette mère québécoise qui a tué son enfant, qui a plaidé coupable en déclarant avoir agi dans un inexplicable et  incompréhensible moment d'égarement en a déjà fait trois. Il lui en reste donc 12. Douze années perdues dans une éternité de douleur?

La loi, c'est la loi, certes. Mais déjà la loi n'est pas partout la même. Elle n'a pas le même poids pour les femmes adultères de l'Orient. Elle n'a même pas le même poids quand on est jugé là, juste là, de l'autre côté de la frontière, dans un bled aussi tranquille que perdu, à deux pas de Rouses Point, où il ne se passe jamais rien...ou presque.

Or, il y a deux jours, il s'est passé quelque chose. Un juge a condamné une infanticide à la prison. J'ai vu ces images à la télévision, comme vous. Et comme vous, j'ai eu des frissons. En constatant son désespoir, en voyant ses larmes rouler sur ses joues alors qu'elle s'est adressée au juge en anglais pendant une demi-heure.

 Elle a vu ses yeux quand il s'est débattu,  a-t-elle dit, les yeux hagards de son gamin en lui enfonçant la tête sous l'eau; mais elle ne voulait pas, répétait-elle. Elle ne voulait pas. Et vous savez quoi? Je la crois.

Et à la sortie du tribunal, un tout petit tribunal qui avait l'air encore plus minuscule dans ma télé, cette mère  prononçait des mots d'incompréhension, étouffés par les sanglots, mais des mots qui résonnaient sur les colonnes du temple: «C'est pas possible, pas possible...»

Êtes-vous déjà allé dans cette cour du Vermont. Moi, oui. C'est pour ça que je sais à quel point c'est petit, aussi petit et étriqué que les mentalités des coins isolés d'une Amérique qui se croit le bras de la justice divine. 
Rigide d'ailleurs comme la justice, quand elle reste imperméable à la compassion; quand elle refuse de plier l'échine et d'entendre raison; quand elle écarte le passé irréprochable d'une accusée, son état mental que des experts ont jugé affecté,  sa détresse, sa folie du moment. 

Pas question de nier le crime. Même Louise Desnoyers ne le nie pas. Mais l'errance, dites-moi, existe-t-elle?

La loi est tombée telle l'épée de Damoclès.

La loi, c'est la loi. Bien. Et la justice, elle?

Les images de Louise Desnoyers encaissant le prononcé de sa sentence étaient bouleversantes.

Les 15 années qui viendront, si elle les traverse, oui, si elle les traverse seront terrifiantes. Prisonnière étouffée davantage par le remords que par l'exiguïté de son cachot.

Je sais, il y a eu une crime. 

Je sais aussi qu'il n'y a plus grande douleur qu'une mère qui survit à son enfant.

Or, y a-t-il plus grande horreur qu'une mère qui tue de ses propres mains son petit, innocent.

Il y a la douleur, il y a l'horreur, mais y a-t-il eu justice?

mercredi 1 juillet 2009

PUS CAPABLE!

Quelle date sommes-nous? Le 1er juillet dites-vous? Donc, l'été a commencé il y a une dizaine de jours; et  si je me souviens bien, il ne dure que trois mois.

Alors, on peux-tu, juste quelques semaines, arrêter de parler de hockey? On peux-tu? S'il-vous-plaît.

 Pus capable. 

Je sais, je sais, le repêchage... les joueurs autonomes... Hossa à Chicago, les frères Sedin à Vancouver, Spacek chez le Canadien...
On n'avait pas encore fini de hameçonner le petit Leblanc vendredi dernier qu'on ouvrait déjà la chasse aux joueurs autonomes.

Après avoir pêché et chassé, qu'est-ce qu'on fait maintenant, on les bouffe?

Coudon', quand est-ce que ça s'arrête les transactions? 
Quand est-ce qu'on cesse de parler de hockey?
Quand me parlerez-vous de vos rosiers?

Heureusement que les Alouettes se sont décidés à  commencer à jouer pour vrai. Ça va changer le mal de place. Faut vraiment que j'en parle à mon collègue des sports, Jean-François Poirier pour qu'il m'arrange tout ça. 

Jean-François, rassurez-moi, je ne dois pas être seul, en juillet, à vouloir troquer mes patins pour des gougounes?

Et pis, entre vous et moi, il doit bien y avoir une course de voile en solitaire ou en équipage quelque part sur la planète.

 Ça nous ferait du bien un peu d'eau l'été, non? En tout cas, ça nous changerait de la glace.


                                                         ****


Un mot  sur Fauteux. Il n'était pas seulement un grand professionnel, un type au sens de l'humour prononcé ou un habitué du Paris. Pour l'avoir rencontré à maintes reprises, je peux vous assurer qu'il était par dessus tout un gentleman. 
Je le revois assis, le midi, dans son restaurant favori. Il avait l'air si fragile. Il était surtout si gentil.


                                                        ****


Un mot aussi sur cet album regroupant des artistes qui célèbrent les 30 ans du Festival de jazz.

 Je pourrais vous dire que la brochette est étonnante et elle l'est: Coeur de Pirate qui ose «Someone To Watch Over Me», ou Daniel Lavoie et «Send in the clowns», ou Lapointe et son «Fever» à lui, ou Marie-Mai, ou Ginette avec Oliver Jones, ou un vieux truc de Gerry Boulet avec Vic... 

Evidemment comme dans tous ces mariages, y en a   plus heureux que d'autres.






Or, vous connaissez mon allergie à Céline. Non, c'est pas vrai, pas à Céline...mon allergie plutôt à son répertoire. Parce que c'est difficile de ne pas reconnaître son talent.
 
Alors-là, créyez-moé, créyez-moé pas, j'ai adoré son interprétation de «Nature Boy». Ça remonte à 2002, me direz-vous. Ça change quoi? C'est beau, beau, beau: une voix magnifique, pas de gueulante, une chanson superbe.