mercredi 10 juin 2009

Tu vuo' fa' l'Americano




C'est comme ça que les Italiens doivent voir la chose. Je les connais les Italiens, ils doivent se péter les bretelles depuis l'annonce officielle du rachat des actifs de Chrysler par Fiat. C'est comme David tirant la barbichette à Goliath. Comme le ouistiti qui fait un bras d'honneur au gorille. C'est l'Europe qui fait un pied de nez à l'Amérique. Ils doivent rire dans leur barbe, les Ritals.

Tournez ça comme vous voulez, ils y voient une revanche. Sûr. L'Italie a toujours entretenu une relation amour-haine avec l'Amérique. Toujours. En tout cas, depuis au moins la fin du XIXe ou le début du XXe siècle, depuis les premières vagues d'immigration, depuis la naissance du rêve américain.

Et pis là, la balloune a pété. L'Amérique est ébranlée dans ses croyances les plus profondes, celles du dieu dollar. En plus, l'automobile, symbole géant de la richesse de cette Amérique «toute puissante», de sa force et de son pouvoir plie l'échine pour la première fois.

Dans ma tête et dans celle de bien du monde, Fiat, c'est d'abord la 500, le Topolino, le petit rat, le «pot de yaourt» comme l'ont surnommé les Français. 

Fin 1940, début des années 1950, Fiat cherchait à construire la plus petite voiture du monde.
Fiat a réussi en '57. Et elle l'a fabriquée pendant des années, presque 20 ans. Et là,  Fiat arrive avec sa technologie et sa mascotte pour sauver Chrysler. C'est la charge de la cavalerie des cinque cento.

C'est ça la revanche: dans la tête de l'Italien  et peut-être aussi un peu dans celle de Marchionne, président de la Fiat, qui rêve de voir celle qui fut  la plus petite automobile du monde pendant longtemps   envahir les rues, les autoroutes et les boulevards où, pendant des décennies, les culs à l'Américaine des plus grosses bagnoles, se sont dandinés.

Et maintenant la cinque cento pourra chanter: