Disons, mettons que je sois un Hells et que pour 2,9 millions de beaux dollars, j'accepte de balancer d'autres truands...
Bah! Arrêtez, je sais que ça vous emmerde. En plus, cyniques, vous vous demandez si l'indic paie de l'impôt sur la somme. Et je sais aussi que c'est l'argent qui vous dérange. Pas le fait que des criminels vont se faire harponner (ce dont on se réjouit bien sûr), mais bien parce qu'il y a quelque chose d'immoral dans le caractère intéressé de l'échange. Ça fait pute, même quand on est un tueur
Ben! C'est ça la délation: stooler par intérêt. On est loin de l'éthique, là.
Judas, tiens, le plus célèbre d'entre tous. Il s'en trouverait pour justifier son acte, à Iscariote.
Et pendant la guerre, la deuxième, longtemps plus tard, l'Allemagne nazie n'obligeait-elle pas et n'encourageait-elle pas la dénonciation de tous les Judas à étoile jaune.
Et le maccarthysme qui en a fait un outil inquisitiore.
Pis y en avait avant, pis après, pis y en aura encore et on trouve et on trouvera toujours une justification à la délation qu'on se garde bien d'associer à l'opportunisme humain. Et pourtant c'est bien de celà qu'il s'agit: de pur opportunisme.
Or, voilà le noeud: l'opportunisme, la vénalité, le profit sous tout ses visages. Rien de noble là-dedans, même si on tente de nus le faire croire.
Pour ça que la délation, tournez-la comme vous voulez, est subversive voire immorale. Parce que c'est l'acte d'un traître et, une fois érigée en système, on tombe dans la manipulation des esprits.
C'est pas compliqué, il me semble.
Petit, à l'école, quand un gamin balance, on le traite déjà de mouchard, de panier percé.
Sont pas aimés les paniers percés, sont humains, bien sûr, mais pas aimés ni petits ni grands. Yeark!
On a beau jouer sur les mots, faire de la sémantique, y trouver des qualités systémiques, évoquer l'éthique, prendre un nom anglais.
Beau, hein, whistleblower? Trou-du-cul aussi ça sonne bien.