lundi 20 avril 2009

Je me souviens

Ce matin, monsieur Bruno G. m'a rappelé ce que j'ai déjà écrit  sur les blogueurs. C'était dans une autre vie, en 2006, Mon employeur d'alors m'avait proposé de me mettre au goût technologique du jour et de pondre un blogue. Moi, blogueur. Hi! hi! 

J'écrivais déjà cinq chroniques/semaine. Sérieusement, je n'aurais rien eu de plus à dire. C'eut été de la redite ou du vide et j'aurais inévitablement affaibli le travail que j'effectuais déjà en tant que journaliste. J'en étais convaincu.  Et il y a des limites à toujours avoir une opinion ou quelque chose à dire. 

J'ai donc décliné l'offre de mon patron et expliqué dans un papier intitulé «le blogue quossa donne?» à quel point, en ce qui me concernait, ce travail était inutile.  

Bon, O.K., j'ai beurré épais et j'y suis allé peut-être un peu fort. J'écrivais alors: «je trouve les blogues en général plutôt banals souvent sans rigueur, et rédigés dans la plupart des cas dans une langue plutôt paresseuse...»

Or, je ne faisais pas que cracher à la gueule des blogueurs, j'ai aussi cité un journaliste européen qui s'était lui-même intéressé à la question. Voilà en gros ce qu'il écrivait ce Philippe Baraud dans un texte intitulé «Bloghorrée saisonnière», titre que je trouvais par ailleurs amusant. Voilà donc:

«le blogue a même des effets pervers chez les professionnels. On voit des chroniqueurs de talent négliger ce qu'ils faisaient bien avant pour se consacrer à l'alimentation d'un blogue de peu d'intérêt fait de petites choses qui remplissent nos vies et ennuient les autres. Ce qui montre que tout le travail d'écriture exige une discipline rigoureuse et qu'à l'inverse, le blogue ne débouche neuf fois sur dix que sur des textes médiocres, bâclés, non indispensables».

Or, ce Baraud me donnait alors tous les arguments pour ne pas faire en double et moins bien le boulot que j'abattais déjà.

Alors, pourquoi m'y suis-je mis aujourd'hui? 

Au fait, monsieur G. qui n'est jamais en manque d'argument m'a fait parvenir nombre de réactions à ma position d'alors. Évidemment, certains me passent au batte, d'autres réclament une trêve entre journalistes et blogueurs (comme si c'était la guerre) , on me traite de tous les noms, voire on m'accuse de mettre en cause la raison d'être d'exister (des blogueurs) ne serait-ce que virtuellement, bla, bla, bla...


Alors, pourquoi m'y suis-je mis?

Parce que je n'écris plus dans un journal, bordel. Vous le savez bien. Parce que je n'écris plus depuis un moment et que finalement, imaginez-vous don', ça s'est mis à me démanger. D'abord en dedans. Là, oui, là. Et puis, les doigts qui me servaient depuis toujours à me gratouiller se sont mis à me chatouiller. Simple, non? 

Alors, j'essaie.  J'essaie de renouer avec les mots. Je me lance sans scaphandre ni câble d'alimentation dans  le cyberespace.  Rien d'héroïque, me direz-vous. Des millions de blogueurs font ça tous les jours. Or, voilà, moi je ne suis pas «des millions», je suis tout seul, et je ne sais pas flotter. Faut que j'apprenne. 

Merde! Ce n'est vraiment pas de ça que j'avais envie de causer.

Je voulais parler des vieux. Oui, des vieux qui ne le sont pas. Des vieux vert. Des vieux droits comme des i. Des vieux comme Aznavour, 85 ans,  qui  recevait hier un doctorat honorifique des mains de Charlebois. Hum! Des vieux comme Vigneault, 80. Des vieux comme Guy Rocher qui célébrait, le 20 avril, ses 85 ans. Des vieux comme Armand Vaillancourt, 80 lui-aussi en septembre prochain.
Je pourrais aussi nommer des vieilles qui me fascinent. Y en a beaucoup. Or, ma maman m'a bien appris qu'on ne faisait  jamais allusion à l'âge des dames...