mercredi 27 mai 2009

L'homme libre???



J'y reviens parce que le commentaire de l'ami Laporte sur les motocyclistes: «Être les derniers hommes libres du Québec, ça se paye» me trottine dans la tête.

Je me disais surtout, en roulant sous la pluie justement, qu'il s'agit-là d'une bien petite liberté, toute relative, rien à voir avec la défense d'une quelconque démocratie, rien à voir avec la liberté qui s'oppose à l'asservissement, rien à voir avec la liberté qui se dresse devant la dictature, rien à voir avec la liberté idéologique qui finit, tout comme on ne peut empêcher l'eau des rivières de rejoindre la mer,  par affranchir les peuples opprimés,  rien  voir avec la liberté de Montesquieu qui fait jouir des autres biens, rien à voir non plus avec la liberté, label d'un yogourt connu, rien à voir avec la liberté d'association, de religion ou d'expression...

D'ailleurs toutes ces libertés, à part peut-être le yogourt, ne se paie pas en dollars.

Toutes ces libertés ne sont en rien monnayables.

Non, il ne s'agit que d'une impression de liberté, rien qu'une impression, celle de rouler à moto. Ici la liberté, c'est le vent, le même vent qui donne au marin l'élan de parcourir mers et océans.

Et s'il y a un prix à payer, il n'est pas en dollars . 

Le prix que paie le motard est ailleurs que dans les porte-feuilles qui nourrisent les goussets de la SAAQ.

Le prix à payer pour ce tout petit feeling de liberté est dans le deux roues.

 Eh! mollo! Rien à voir avec le «rouler lousse assis sur le moteur à 150 Km\h». 

 Juste dans le  deux roues; dans la fragilité de l'équilibre;  dans le déséquilibre  qui nous oppose aux autres véhicules; dans le danger que représente l'imprévisible coulée d'huile; dans la pluie qui rend le bitume parfois savonneux; dans la peinture appliquée à même la route et qui transforme l'asphalte en patinoire; dans la menace de l'inattendu; dans l'exposition aux éléments, à leurs caprices et à ceux des gens; dans les imprévus; dans notre volontaire et  consciente vulnérabilité;  Le prix à payer pour cette illusion de liberté est, déjà, dans le risque, dans le danger. 





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