samedi 29 août 2009

LA TEMPÊTE...

Ça souflle et il pisse à 60km/h, au moins. Les arbres sont pliés en deux et la mer serait noire comme l'enfer n'eussent été des rouleaux blancs qui lui faisaient une si jolie coiffure.

Tiens, en voilà trois bien affairés qui prennent leur envol en planche à voile...

Ici, on parle de tempête tropicale. En fait, au départ, Kyle était de force 1. Or, les eaux froides du Maine ne refroidissent pas que les ardeurs des baigneurs, elles freinent aussi, en leur rafraîchissant les idées, la puissance des ouragans, ramenant ainsi Kyle un cran plus bas.

Pendant ce temps à moins de 200 kilomètres d'ici, le gratin politique envahit l'Église où seront célébrées les funérailles de Ted. Évidemment, comme ça doit être cas chez nous, les télés beurrent épais sur le dernier des trois frères Kennedy.
Faut dire que leur vie s'y prête: un roman américain des 60 dernières années, des routes pavées de drames,  de maladie, de tragédies, d'argent, d'assassinats, de douteux scandales à saveur sexuelle, des rapports ambigus avec Hollywood, de crash d'avion, de disparition en mer, de luttes politiques, surtout, qui ont changé la face d'une Amérique.

Et les obsèques ont débuté.

Pas beaucoup d'émotion affichée pendant cette cérémonie, pas beaucoup de larmes qui coulaient sur les joues des endeuillés. Peut-être que dans cette «aristocratie américaine», il est mal vu de pleurer; peut-être confond-on pleurs et faiblesse?

Faut dire que côté «je t'en mets plein la vue», on n'avait pas lésiné: Yo-Yo Ma, Placido Domingo... Et que dire de la brochette de présidents. Au fait, en passant  W. Bush, ahuri, mal aimé, détesté, avait l'air de se demander ce qu'il foutait là.

Or, deux hommes ont permis à cette cérémonie  d'outrepasser le stade des mondanités et des sermons empruntés: les deux fils du sénateurs, Teddy et Patrick. Ils ont parlé  du père. Ils ont dit haut et fort l'amour qu'ils portaient à Ted, l'homme de famille, la voix parfois cassée, les yeux mouillés...Même s'ils ont réussi à nous faire sourire une fois ou deux, leur témoignage était triste. Triste parce que mis en perspective. Triste parce qu'ils ont levé le voile sur l'intimité, les repas en famille, le marin...Triste comme il est triste de perdre son papa. Et que sa vie a laissé place au vide. 


Et ce soir, il pleut toujours sur la mer agitée même si  le vent s'est un peu calmé. Du coup, les planchistes ont replié leurs ailes.

  

 

1 commentaire:

Willis a dit…

Ca fait déja un sacré bout de temps que vous n'avez rien écrit... du moins pour un lecteur assidu!

Continuez votre bon travail!